CONCERT
Totalement zébrée
Focus sur les découvertes de la dernière Nuit Zébrée de passage à Stéréolux.
C’est quoi une Nuit Zébrée au juste ? Sûr qu’on vous posera un jour cette question. Alors pour cultiver le mythe, résumons cela au côté défricheur du regretté fondateur de Radio Nova, Jean-François Bizot. Et zébrée car selon la légende, ce dernier ramenait très souvent de ses multiples voyages des peaux de zèbres qui tapissaient la radio. En gros dans six mois lorsque les plus valeureux de vos amis vous demanderont si vous connaissez Sweatshop ou encore David Shaw and the Beat, vous pourrez alors leur répondre crânement que oui et que vous les avez même déjà vu en concert lors de la dernière Nuit Zébrée.
Drug dure
Descendus de leur Danemark natal pour nous surprendre, les Sweatshop ont plutôt réussi leur pari. Bonne mise en jambe qui a fait monter la température avec leur hip-hop aux sonorités très marquées reggae-ragga. Le groupe tient surtout par la prouesse vocale de ses deux compères. Celle de Jonas, le chanteur blondinet un poil rouquin, vient adoucir de légèreté celle plus rappeuse et virile du dénommé Kuku. Ce mélange entraînant fredonne donc à merveille sur les scratchs de platines qu’on supplierait presque de ne jamais s’arrêter. Les toutes premières notes inoubliables du titre déjà phare, Drug, en ont fait sautiller de plaisir le public de cette Nuit Zébrée. On prend le pari que vous en deviendrez aussi addict.
Acide électro
La déferlante électro démarre doucement la soirée avec le stylé David Shaw and the Beat. Un son pop électro acidulé un peu lounge aux sonorités très 80’s avec clavier et batterie électro.
La cadence s’amplifie avec les corrosifs Acid Washed. Il faut dire que le groupe met le paquet sur scène. Batterie, claviers et quatre DJ postés derrière leur machine. Tous vêtus de sweats à capuches comme pour annoncer un office religieux devant les adeptes que nous sommes. Un impressionnant jeu de faisceaux lumineux. Un son joyeux et disco proche de Sébastien Tellier sans ses paroles fantasmagoriques. On les décrit volontiers aussi dans la droite ligne des Daft Punk. Avec David Shaw and the beat, ils forment la grande découverte de cette soirée qui augure, si le temps le permet, une bande son idéale pour passer l’été.
Hash K
De son vrai nom, Djoshkounian, Alexis en a gardé les deux lettres du centre, HK. Deux initiales qui marquent une assise stable qui résiste aux tempêtes de la mode qui dévastent tout sur leur passage. Cela fait déjà un petit moment qu’il bourlingue et enchaîne les titres qui nous restent dans la tête. Mais Alexis HK mérite amplement qu’on s’arrête sur son K. Cet auteur français a su somme toute rester assez discret sans sombrer dans la sinistreuse variété française. Ses textes forment un savoureux mélange de poésie, d’humour et parfois de mélancolie aussi. Sur scène, il redonne à l’accordéon ses lettres de noblesse, et séduit le coeur des jeunes filles en fleur avec son timbre de voix à la Joe Dassin. Comparaison totalement assumée.
Au milieu de la jungle musicale, vous saurez désormais que se côtoient les zèbres et les autres, que seule cette nuit de grand mix, éclectique et sans limite, impertinente et pas sage, permettait de distinguer.
Jérôme Romain
Bloc-Notes
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