
EXPO
Charlie Wood expose à ROUILLE
En marge des salles d’exposition «  classiques  » que l’on trouve ça et là dans nos chères villes, il est de plus en plus fréquent de voir de petits espaces d’exposition voir le jour dans des bars et des restaurants. A Saint-Nazaire, le restaurant l’Atelier s’est offert il y a maintenant deux ans, un espace consacré à des expositions provisoires.
Depuis le 13 février dernier, c’est Charlie Wood qui accroche ses œuvres sur les murs de ROUILLE, l’espace d’exposition du restaurant l’Atelier (Saint-Nazaire). Entretien avec l’artiste :
Fragil : Tout d’abord, comment es-tu venue à l’art ?
Charlie Wood : Je suis venue aux arts graphiques et plastiques avec l’envie de travailler comme accessoiriste et donc de développer l’esprit créatif lié à l’objet. Pour ça, j’ai étudié à L’ERG (école de recherche graphique, à Bruxelles) ce qui m’a permis de travailler le graphisme sans ordinateur dans un rapport de textures, lignes et de fabrication plastique. J’ai par la suite développé ma propre identité visuelle, qui est celle d’aujourd’hui.
Fragil : Comment est née cette exposition ?
C.W. : C’est au retour d’un séjour d’une dizaine de mois en Nouvelle Zélande que j’ai été contacté par ROUILLE. J’avais déjà eu l’occasion d’exposer, en compagnie d’autres artistes, dans ce resto et visiblement mon travail avait plu.
Fragil : T’a-t-on donné un cahier des charges précis ?
La commande portait sur 9 tableaux, de 136,5 par 60 centimètres (NDLR : Dimensions correspondant aux 9 panneaux d’acier qui composent l’espace d’exposition et qui supportent les œuvres). Mis à part cette restriction, j’étais totalement libre.
Fragil : D’où t’es venue l’inspiration pour cette série de tableaux ?
C.W. : Je la présente un peu comme un carnet de voyage. C’est un recensement de lieux, d’histoires avec une certaine cohérence.. Il y a des influences venant du tatouage des région Polynésiennes, Micronésiennes...
Fragil : En parlant de carnet de voyage, as-tu fait des croquis lors de ce voyage ?
C.W. : Non, pas de croquis. C’est venu un peu comme ça... à mon retour, j’ai trouvé une planche de bois qui trainait chez moi et puis avec un nouvel outil avec lequel je n’avais jamais travaillé, je me suis lancée. Avant ça, je faisais beaucoup d’illustration sur papier alors que là j’ai laissé le format s’imposer à l’outil. J’ai cherché à garder un tracé assez réfléchi, très géométrique me laissant de temps à autre quelques libertés.
Fragil : un nouveau support pour une nouvelle commande, quel est ton ressenti ?
C.W. : En effet, une totale découverte ! Le bois a un aspect massif et demande un travail pas forcément évident car le temps fait que le support se déforme, change de couleur. J’y trouve d’ailleurs une sorte de parallèle au tatouage car c’est une matière vivante qui absorbe l’encre et la peinture. Mais que cela soit sur de très petites pièces ou au contraire de très grandes surfaces, c’est un matériau vraiment intéressant !
Fragil : tu sembles vouloir essayer d’autres types de bois, d’autres types de surfaces...
C.W. : Tout à fait, j’aimerais essayer d’autres qualités de bois. Des bois plus denses, des bois de différentes couleurs et de différents aspects. Je suis assez curieuse de voir comment la matière réagit. Et puis je pense aussi à travailler la sculpture pour donner du volume à mes pièces. D’ailleurs, on m’a récemment demandé d’intervenir sur une table donc un truc complètement différent de ce qui est présent à l’expo. J’ai hâte de voir ce que ça peut rendre !
Fragil : Lors de ta première expo, tu n’avais pas ce pseudonyme. Une petite anecdote sur ce pseudo ?
C.W. : En Nouvelle Zélande, on m’appelait Charlie et ça m’est resté. Wood évidemment pour mon support mais pourquoi pas un Charlie « quelque chose d’autre »... à voir en fonction de mes supports (rires). Ma première exposition à ROUILLE était un univers plus illustratif, en Allemand, car j’utilise les mots comme des images, et chaque langue avec un style approprié à un univers. C’était l’histoire d’un homme qui se promène dans la forêt et se transforme en loup après une rencontre avec un personnage étrange. De la même manière qu’un fanzine , il s’agissait d’un travail rapide, musical, et sans retouches ; en noir et blanc, type journalistique.
L’artiste à gauche, le programmateur à droite.
Liens : Page FaceBook de ROUILLE, l’espace d’exposition.
Photos et propos recueillis par Julien C.
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