FESTIVAL UNIVERCINE ALLEMAND
En roue libre
Du 7 au 13 novembre, le festival du cinéma allemand « Univerciné allemand  » est de retour au Katorza. L’occasion de découvrir une vingtaine de productions allemandes, pour la plupart inédites ou en avant-première, et d’échanger sur place avec les réalisateurs. Le fil rouge de cette 6ème édition : la "liberté" (Freiheit).
This ain’t California, c’est le titre du film de Marten Persiel qui a inauguré cette 6ème édition d’« Univerciné allemand » mercredi dernier au Katorza à Nantes.
Le synopsis officiel en dix mots : « Un film documentaire sur la culture des skateurs en RDA. » Encore un film sur la RDA ? Oui. Mais cette fois, le spectateur ne retrouve pas le schéma déjà vu sur des jeunes rebelles cherchant à quitter la RDA pour une meilleure vie en Allemagne de l’Ouest. Bien évidemment, un film dont l’action se déroule à l’ère de la RDA aura du mal a se passer complètement de la Stasi, du système de surveillance et des règles rigides. Mais pour une fois, ces clichés ne forment que le décor.
Découvrir une autre RDA
Encore un film sur la RDA ? Oui. Mais cette fois, le spectateur ne retrouve pas le schéma déjà vu sur des jeunes rebelles cherchant à quitter la RDA pour une meilleure vie en Allemagne de l’Ouest
Dans This ain’t California, c’est l’histoire de Denis akaPanik, de ses amis et de tous les skateurs en RDA qui compte, qui nous permet de voyager 23 ans en arrière pour voir l’Allemagne de l’Est autrement. Une Allemagne de l’Est dans laquelle une vraie histoire d’amitié, de l’humour, des orgies entre potes, de pertes de vue et des retrouvailles ont tout à fait leur place. Le titre du film fait surtout allusion aux difficultés qu’ont rencontrées les premiers skateurs en RDA pour vivre leur passion : Si le béton qu’il fallait pour faire du skate était largement présent à Berlin-Est, ce n’était pas le cas pour le matériel. Beaucoup d’improvisation, de bricolage et de courage l’ont rendu possible.
Un coup d’œil en coulisses
Comme chaque année, le festival Univerciné permet au public de jeter un coup d’œil en coulisses d’un film, en échangeant avec les réalisateurs et les acteurs. A la fin de cette séance d’ouverture, le producteur Michael Schöbel monte sur scène, accompagné du protagoniste Marco Strahl. C’est maintenant qu’on comprend mieux. Derrière Marco se cache Denis, et donc Panik. Le film retrace son histoire - qui a failli prendre un tournant tragique en Afghanistan - mais aussi celle de tous les autres. Comment le supporte-t-il aujourd’hui de voir son passé, sa vie projetés sur un écran de cinéma ?« Au début, je n’ai jamais pu regarder le film entièrement. Il me rappelle des moments superbes, des souvenirs inoubliables, puis il évoque aussi une période plus dure qui suivait. Maintenant, après l’avoir vu environ 20 fois, j’ai toujours les larmes aux yeux, » confie le protagoniste.
Premier long métrage du producteur Michael Schöbel, This ain’t California n’est certainement pas un film à catégoriser facilement. « Nous avions envie de montrer quelque chose de nouveau dans le monde du cinéma allemand et de faire réfléchir le public sur ce qui est réel et ce qui ne l’est pas », explique-t-il. Le résultat est un vrai mélange des genres : du documentaire au film traditionnel, en passant par l’animation. Un style que Schöbler appelle « documentaire narratif ». Son prochain projet sera d’ailleurs un film documentaire qui traitera les questions du futur.
Texte : Nadja Altpeter
Photos : CCFA
Infos pratiques : « This ain’t California » sera projeté une deuxième fois dans le cadre du festival Univercine allemand dimanche 11 novembre à 16h15.
Bloc-Notes
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