
PORTRAIT
Californie : démocrate et des doutes
Trois regards de Californiens sur l’élection 2012
Trois portraits de Californiens, trois regards sur les élections dans cet état classiquement acquis à la cause démocrate. Encore une fois, la Californie joue un rôle de première importance dans l’élection américaine. Mais, avant le vote, le doute est présent dans les esprits. Rencontre avec ces jeunes par les réseaux sociaux.
Vanessa Vargas, 28 ans : « les deux partis sont trop éloignés de mes valeurs chrétiennes »
Pouvez-vous vous présenter ?
Vanessa Vargas : J’ai 28 ans, j’ai immigrée aux États-Unis à 18 ans et je suis devenue américaine en 2008. J’habite à Los Angeles en Californie. Je suis chrétienne. J’ai étudiée la communication, la publicité, je suis actuellement entrepreneure.
Quel est le parti politique dominant dans votre état ?
Vanessa Vargas : La Californie tend à être libérale, démocrate.
Quels sont, d’après vous, les enjeux des élections ?
Vanessa Vargas : Les valeurs du peule américain, ainsi que notre avenir économique. C’est la première fois que je n’ai n’ai pas envie de voter. Je ne fais pas confiance à Romney, mais je ne suis pas en accord avec Obama sur le mariage homosexuel ainsi que certains sujets économiques.
Les lobbies ont une grande influence sur les élections. Ils ont beaucoup plus de pouvoir que les médias
Quel bilan pour Obama ?
Vanessa Vargas : Au début, c’était très excitant de l’avoir comme président. Mais il a manqué beaucoup de promesses. Je suis choquée que le prix du gaz ait doublé et que notre déficit économique augmente. J’aurais souhaité qu’il y ait un autre candidat que Romney comme ça je ne me sentirais pas obligée de voter Obama.
Les derniers sondages indiquent Obama juste devant Romney, qu’en pensez-vous ?
Vanessa Vargas : Romney a changé de position lors du dernier débat. Il semble pire qu’Obama dans le trop plein de promesses et le manque de constance.
Comment envisagez-vous l’avenir ?
Vanessa Vargas : Honnêtement, de façon très inquiétante. Je prie pour notre pays, nous sommes sur le déclin.
En France, Obama est assez populaire alors qu’on ne sait pas grand chose sur Romney, outre le fait qu’il soit Mormon. Pouvez-vous en dire davantage sur lui ?
Vanessa Vargas : Il a du charisme. Il semble être à l’écoute des gens, mais les faits démontrent le contraire. Il semble avoir un agenda caché ; je ne voterai pas pour lui.
Qu’est ce qui pèse, d’après-vous, dans le vote des américains ?
Vanessa Vargas : Rester authentique à nos valeurs américaines. Ce que je trouve difficile c’est que les deux partis sont trop éloignés de mes valeurs chrétiennes.
Comment les partis contactent les gens pour gagner leur vote ? Facebook ? Mail ? Téléphone ?
Vanessa Vargas : Les réseaux sociaux ont un véritable impact sur les élections. Je suis bombardée de publicité. Je suis soulagée de ne pas avoir un téléphone fixe.
Aux états-unis, les lobbies semblent avoir beaucoup de poids dans les élections ?
Vanessa Vargas : Oui. Ils ont une grande influence sur les élections. Ils ont beaucoup plus de pouvoir que les médias.
Ashley Hobbs, 27 ans : « j’ai l’intime conviction que cela va être une élection très serrée »
Pouvez-vous vous présenter ?
Ashley Hobbs : J’ai 27 ans, j’habite à Long Beach, en Californie. Cela fait 6 ans que je vis dans le secteur de Los Angeles.
Quels sont, d’après vous, les enjeux de ces élections ?
Ashley Hobbs : L’enjeu de ces élections est l’économie.
Quel bilan pour Obama ?
Ashley Hobbs : Par rapport à la situation lors de son arrivée, c’est à dire 8 ans de politique Bush, un déficit énorme, des guerres, des exemptions fiscales, une bulle immobilière, il a fait le meilleur travail possible. Je suis satisfaite et continue de le soutenir.
Les derniers sondages indiquent Obama juste devant Romney, qu’en pensez-vous ?
Ashley Hobbs : J’ai l’intime conviction que cela va être une élection très serrée. Mais je crois qu’Obama va gagner en 2012.
Comment voyez-vous l’avenir ?
Ashley Hobbs : J’espère que l’avenir de l’Amérique sera moins divisé. L’attitude des deux partis majoritaires complexifie la gestion de la politique nationale. Il y a beaucoup trop de blocages. Aussi, j’aimerais nous voir dépenser moins en budget défense et que l’on se retire du Moyen-Orient.
En France, Obama est assez populaire alors qu’on ne sait pas grand chose sur Romney, outre le fait qu’il soit Mormon. Pouvez-vous en dire davantage sur lui ?
L'enjeu de ces élections est l'économie
Ashley Hobbs : Au début la focalisation s’est faîte sur sa religion mais s’est déplacé pendant la campagne. Romney n’arrête pas de changer d’avis sur des sujets comme l’avortement, la politique étrangère et l’assurance maladie. Je crois qu’il ne semble pas sincère et peu fiable auprès du public américain.
Le président américain est très présent sur la scène internationale. Est-ce que les relations internationales sont un sujet qui pèse dans le vote américain ?
Ashley Hobbs : Je pense que les américains se concentrent plutôt sur des problèmes auxquels ils font face. Je suis néanmoins fière d’affirmer que le président Obama a fait des progrès dans ce domaine. Il semble avoir construit des relations internationales fortes, et restauré une autre vision des États-Unis. Qui se détourne de celle de Bush.
Connaissez-vous quelqu’un qui soit dans l’armée ? Quelle peut être, d’après vous, leur position sur les élections ?
Ashley Hobbs : Mon beau frère est un Marine qui a combattu lors de la guerre en Irak. Il marche avec le parti Républicain, car c’est le parti de la défense.
Comment les partis contactent les gens pour tenter de gagner leur vote ? Facebook ? Mail ? Téléphone ?
Ashley Hobbs : Ils se concentrent surtout sur les « swing states ». Ils utilisent les réseaux sociaux, appellent les gens, leur écrivent, aussi par e-mail.
Aux états-unis, les lobbies semblent avoir beaucoup de poids dans les élections ?
Ashley Hobbs : Oui, car ils approvisionnent les fonds pour battre le candidat opposant. Une loi récente est passée qui autorise à des « [1] » (comité d’actions politique) des donations illimitées.
Mischa Nachtigal, 25 ans : « Les Américains ne s’occupent pas de leur réputation internationale autant qu’ils le devraient »
Pouvez-vous vous présenter ?
Mischa Nachtigal : Je suis freelance, à San Francisco, Californie.
Quels sont, d’après vous, les enjeux de ces élections ?
Mischa Nachtigal : Au sein des États-Unis : choisir entre une administration qui pense de façon responsable et donne de la valeur à chaque citoyen comme membre actif de l’économie et de la société.
Quel bilan pour Obama ?
Mischa Nachtigal : Vraiment mieux que les 8 années au pouvoir de Bush 2 (NDLR : les deux mandats de George W Bush, vainqueurs des élections de 2000 et 2004).
Les derniers sondages indiquent Obama juste devant Romney, qu’en pensez-vous ?
Mischa Nachtigal : Heureusement.
Les gens veulent améliorer leurs vies à travers l'éducation, la technologie ou la société. C'est incroyablement optimiste, je sais
Comment voyez-vous l’avenir ?
Mischa Nachtigal : Comme une nation d’entrepreneurs et de penseurs indépendants. Les gens veulent améliorer leurs vies à travers l’éducation, la technologie ou la société. C’est incroyablement optimiste, je sais.
En France, Obama est assez populaire alors qu’on ne sait pas grand chose sur Romney, outre le fait qu’il soit Mormon. Pouvez-vous en dire davantage sur lui ?
Mischa Nachtigal : Il a été un homme d’affaires astucieux, voir sévère. Mais il est dans la politique depuis trop longtemps. Parce qu’il est riche, il pense qu’il sait mieux que tout le monde ce qui est bon pour la nation.
Le président américain est très présent sur la scène internationale. Est-ce que les relations internationales sont un sujet qui pèse dans le vote américain ?
Mischa Nachtigal : Les Américains ne s’occupent pas de leur réputation internationale autant qu’ils le devraient. Il faut, et je pense que cela va changer.
Comment les partis contactent les gens pour tenter de gagner leur vote ? Facebook ? Mail ? Téléphone ?
Mischa Nachtigal : Beaucoup de Twitter cette année. Facebook et le e-mail aussi.
Propos recueillis par Geneviève Brillet
Crédits photos :
Bannière : Pancarte indiquant un bureau de vote californien. CC Tom Prete. pretepress.wordpress.com
Photos de Vanessa Vargas, Ashley Hobbs et Mischa Nachtigal DR.
[1] [super pacs PAC : un comité d’action politique est une organisation privée qui aide un candidat. Elle peut encourager ou dissuader certaines lois. Depuis 2010, les plafonds de dons sont illimités pour ces comités appelés Super Pac
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