
FRANCOFOLIES 2012
Émily Loizeau enchante la chapelle Saint-Vincent
Nouveauté de ces Francos 2012 : les Folies matinales. À 11 heures pétantes, dans le jardin du muséum d’histoire naturelle, rue Albert 1er, des groupes offrent un live atypique et authentique. Dominique A, Camille et Moriarty y sont passés. Samedi matin : place à Émily Loizeau pour la présentation de son nouvel album "Mothers & Tygers" à paraître le 10 septembre prochain. La pluie était (encore !) de la partie : repli donc dans la petite chapelle Saint-Vincent pour un concert unique.
En 2006, un petit bout de femme se faisait entendre avec "L’autre bout du monde". En 2009, on chantait son "Pays Sauvage" et sa très mélodique "Sister". Un enfant et trois années plus tard, Émily Loizeau revient avec un album intitulé "Mothers & Tigers", où la rage d’une tigresse devenue maman. Les cheveux sont désormais courts mais la voix de l’artiste est toujours la même : haut perchée. Émily Loizeau impressionne sur scène.
Ici, c’est un concert un peu particulier. Pas tout à fait un work in progress, pas vraiment un showcase non plus. Émily Loizeau met tout de suite à l’aise : "On a un putain de trac ce matin. Ça fera tout juste deux fois qu’on joue ce spectacle donc il y a des choses qui risquent ne pas être au point". Ah bon, vraiment ? Parce qu’au fur et à mesure de l’avancée du spectacle, on oublie que ce dernier est en rodage. C’est beau, c’est poétique, c’est mélodique…
William Blake, David Foenkinos, Manon Loizeau
Un concert atypique et authentique car la jeune femme raconte la "popote" interne. Les conditions d’écriture, les inspirations (très) diverses, les coups de coeur et les coups de gueule qui font écrire et composer. "On a composé cet album au Mont Ventoux, il faisait moins 15 degrés. C’était une drôle d’ambiance, un peu comme quand il pleut sur La Rochelle", sourit l’artiste.
Un concert atypique et authentique car la jeune femme raconte la "popote" interne.
Première chanson : "Parce que mon rire a la couleur du vent" dédiée à sa fille. Petit à petit, Émily Loizeau confie ses inspirations. Ainsi "Tyger" fait référence au poème de William Blake, qu’elle lit à sa fille le soir pour sa manière solaire de parler de mort, mais est aussi un hommage à Lhasa. Toujours dans l’engagement, "Vole le chagrin des oiseaux" a été écrit après avoir vu un documentaire de sa sœur Manon Loizeau, revenue de Syrie. Afin de trouver les mots et "faire quelque chose de cette douleur pour s’en sortir", la chanteuse s’est inspirée de textes d’Aimé Césaire et Agostinho Neto.
Au milieu de ces morceaux lourds de sens, l’humour de l’artiste amène la légèreté qu’il faut. À l’aise sur scène, dans son élément face au public, Émily Loizeau sait emmener son monde là où elle veut. Au pays de la poésie, de la nostalgie et des souvenirs : par exemple, "This Train Is Taking You Home" vient du livre "Les Souvenirs" de David Foenkinos.
Tout le concert se déroule sur fond de connivence et touche le public. L’écrin de la chapelle Saint-Vincent est parfait pour ce moment suspendu dans le temps, en attendant de pouvoir se passer en boucle l’album dès le 10 septembre prochain.
Delphine Blanchard
Bloc-Notes
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