
SOIREE PECHA KUCHA VOL. 3
Pecha Kucha Night : « on ne peut pas revenir en arrière  »
Dans un univers où des crêpes au beurre et au sucre se mélangent avec une pression bien fraîche, où l’énorme fond sonore de basse nous emballe et des lumières vintage nous emmènent dans un village rock’n’roll américain, l’ambiance s’annonce prometteuse. Voilà ce que ça donne quand Crêpetown, la plus grande crêperie du monde créée dans le cadre du Voyage à Nantes, accueille la troisième édition de Pecha Kucha.
Une fois que l’on arrive à bien prononcer le nom de la soirée à laquelle on assiste - Petcha Koutcha - et que l’on en a compris la signification - le mot japonais pour bla bla bla ou le son des conversations - on a les informations essentielles pour démarrer la soirée. Pecha Kucha, c’est un meltingpot d’idées créatives, une soirée qui permet à des créateurs de présenter leur projet sur scène, tout en évitant un grand bla bla bla et des paraphrases qui ne veulent rien dire.
Ce mardi soir, l’ancienne halle Alstom transformée en Crêpetown jusqu’au 19 août, devient vitrine pour 10 personnages différents avec des projets bien différents. Ainsi, un paysagiste qui « collecte, chine, cherche des objets intéressants », dans le but d’en faire des objets esthétiques et fonctionnels à la fois, va rencontrer l’artiste photographe qui porte le nom Corre (cela se prononce exactement comme le mot corps, nous explique-t-il) ou encore une jeune Japonaise qui présente ses aquarelles tout en invitant le public à une soirée origami chez elle. Après son discours improvisé et divertissant digne d’une One Woman Show, le public saura que ses colocs lui ont appris des mots comme « merde, putain, bordel » et qu’elle a pris cinq kilos depuis son arrivée en France il y a trois ans puisqu’elle adore le fromage. Fréderic enchaîne peu après avec Longer Life Cycle, sa création d’appli pour smartphones, destinée à prolonger la durée de vie des équipements électroménagers. Malgré son approche vraiment intéressante, il coupe, il faut l’avouer, un peu l’ambiance spectacle. Elle revient au plus tard avec la dernière présentation, un Voyage à Nantes en photos 3D. La plupart des projets présentés ce soir disposent d’une vraie valeur ajoutée, qu’elle soit artistique, écologique ou économique, à l’exception de quelques présentations qui laissent trop de place à l’auto-pub.
Les retombées d’une soirée sont plutôt positives et donnent naissance à de nouveaux projets et des interactions entre les participants
Merci de bien vouloir éviter le bla bla bla
La participation à une Pecha Kucha se mérite : environ 30 porteurs de projet - dont designers, architectes, graphistes, stylistes, industriel, chefs d’entreprise, plasticiens, jeunes diplômés, musiciens, photographes ou artisans - candidatent par soirée. Dix candidats aux profils polyvalents seront choisis et auront donc l’occasion de présenter leur idée innovatrice ou leur projet sur scène, le tout devant un public exigeant d’environ 250 à 300 personnes et en temps limité. Chaque participant ne dispose que de 6’40 minutes précises – le temps du défilement de 20 slides PowerPoint projetés toutes les 20 secondes - pour partager sa créativité et se faire connaître, tout en se basant sur l’essentiel de son projet et en évitant un potentiel langage bla bla créatif. « On ne peut pas revenir en arrière », rappellent les organisatrices avant de lancer officiellement la soirée.
Un phénomène de mode ?
Si les premières soirées Pecha Kucha se créent en 2003 grâce à l’agence Klein Dytham architecture (KDa) à Tokyo, elles ont aujourd’hui conquis plus de 500 villes dans le monde entier. Après avoir assisté à une Pecha Kucha à Saint-Etienne, Marie-Neige Roux et Nathalie Boisson emmènent le concept à Nantes. Sous le nom MARTINN, Mouvement d’Anticipation et de Recherche pour des Typologies Innovantes par Neige et Nathalie, le duo féminin a organisé trois Pecha Kucha à Nantes depuis novembre 2011. « Une Pecha Kucha sert de vitrine, mais également de plateforme. Les retombées d’une soirée sont plutôt positives et donnent naissance à de nouveaux projets et des interactions entre les participants », confirme Neige. La quatrième édition à Nantes est prévue pour septembre 2012. Pour assister à la soirée ouverte à tout public, il suffit de se pré-inscrire sur internet. La participation (candidat et public) est gratuite. Pour en savoir plus sur la candidature, cliquez ici.
Texte : Nadja Altpeter
Photos : Sophie Nilles
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