
Reportage
SWNA : il reste du café ?
54H STARTUP-WEEKEND A NANTES
Du 14 au 16 septembre, l’association Atlantic 2.0 a organisé son troisième « Startup-Weekend  » à la Cantine Numérique de Nantes. 80 créatifs étaient présents, tous avec le même objectif : monter une startup en 54 heures. Observation sur place pour capter les tendances et ambiances pendant l’évènement.
L’ambiance est détendue ce vendredi soir à la Cantine Numérique. Les participants arrivent un par un, s’équipent de leur t-shirt vert fluo – que certains n’auront pas enlevé avant la fin de l’évènement - histoire d’être identifiable comme « Startup-Weekender ». Tout le monde semble plus ou moins prêt à embarquer pour une aventure humaine et professionnelle.
C’est l’apprentissage de l'entrepreneuriat par l’action
Vendredi, ça pitche
« Le Startup-Weekend [1], c’est l’apprentissage de l’entrepreneuriat par l’action, » explique Magali Olivier, chef de projet à l’association Atlantic 2.0, qui organise le Startup-Weekend à la Cantine. Les participants viennent le vendredi soir, avec un projet ou non, présentent leur idée aux autres. L’objectif est alors soit de convaincre les autres participants de son idée et de constituer une équipe multitâche – dans l’idéal composée de designeurs, développeurs, communicants, marketeurs – soit de se joindre à un projet, pour présenter sa startup deux jours plus tard devant un jury d’experts. « Pendant le weekend, ils doivent développer un business model, un logo, une stratégie de communication et une stratégie commerciale », précise Magali.
Des mentors sont présents pour les accompagner dans leur travail et leur donner du conseil juridique, financier ou tout simplement débloquer des neurones fatigués. Un vrai défi d’être performant et créatif dans un groupe avec lequel on n’a pas l’habitude de travailler, sous la pression du temps et en lutte permanente contre la fatigue. Une sorte de workshop hyper intensif qui permet de se faire des contacts utiles. Le but du jeu : « avant tout le plaisir » pour les organisateurs.
« C’est une expérience extraordinaire », confirme Bilal, 25 ans, étudiant en école de commerce à Bordeaux. Après avoir participé en mai dernier à un Startup-Weekend à Lille, il s’est déplacé cette fois à Nantes pour développer son idée « Apprendre en s’amusant ». Derrière ce titre se cache un concept orienté vers l’économie sociale et solidaire : sensibiliser les jeunes enfants et adolescents aux développement durable, leur donner des compétences techniques ou linguistiques, tout en proposant des vacances utiles.
D’autres participants sont venus sans projet concret, comme Leïla et Morgane, 20 ans. Étudiantes en « BTS [2] Communication Visuelle » à Montaigu, elle sont surtout ici « pour l’expérience », pour filer un coup de main. Qu’est-ce qu’elles attendent de ce weekend ? « Rencontrer d’autres gens et créer avec eux en équipe un vrai projet professionnel. Cela nous permet d’avoir une expérience professionnel en dehors des cours et de connaître d’autres domaines, comme le droit », explique Morgane.
Samedi, ça bosse
Si le vendredi soir a surtout été dédié au « icebreaking », faire la connaissance des autres participants, échanger et partager des envies, idées et compétences, l’ambiance change le lendemain. La salle qui était, quelques heures avant, remplie de bruits de rires et de discussions, est bizarrement calme. Ça bosse. Ça bosse dans plusieurs salles, groupe par groupe, au calme, souvent avec les lumières éteintes, mais les ordinateurs allumés.
Ça bosse dans plusieurs salles, groupe par groupe, au calme, souvent avec les lumières éteintes, mais les ordinateurs allumés
22 projets ont été présentés vendredi soir, dont 12 retenus suite à un vote du public. « Apprendre en s’amusant » en fait partie. Bilal est content, mais a du mal à cacher une légère déception quand-même. Il n’a pas réussi à constituer un groupe équilibré et se retrouve à gérer le défi des 54 heures en mini-équipe avec Amine, 23 ans, étudiant en MIAGE (Méthodes Informatiques Appliquées à la Gestion des Entreprises). « Dans une minute, il fallait présenter soi-même, l’idée et les compétences dont on avait besoin pour monter le projet. Je me suis entrainé avant, mais j’avoue qu’avec le stress, j’ai oublié la moitié des choses, du coup j’ai pas pu motiver les autres à rejoindre mon équipe. » Pas question de baisser les bras pour Bilal. Il n’a pas le temps. « On est sous la pression, mais je le sens bien. Ce projet-là, je vais le faire, cela me tient à cœur et c’est le plus important. »
Leïla se retrouve dans l’équipe « Boomerang » qui travaille sur un système facilitant la mise à disposition d’objets entre particuliers et leur récupération. Une application doit permettre de gérer les prêts et lancer des rappels. D’où vient l’idée ? « Ça nous est tous arrivé de ne pas récupérer un livre ou DVD qu’on aime bien... », rappelle Leïla.
Dimanche, ça panique
Pression de temps, derniers changements, entraînements et répétition générale. Nuit blanche ou pas, les weekenders sont fatigués et une légère panique semble omniprésente. Le moment du passage devant le jury s’approche et les activités sur Twitter explosent, le moindre détail est communiqué et commenté en direct. Le bilan du weekend en chiffres : 22 projets proposés, 12 sélectionnés, 10 ont tenu jusqu’au jury et 3 ont été choisis finalement : 1. Spark me, 2. Fun at home, 3. Licence store, puis coup de cœur du jury pour Boomerang.
En général, entre une et trois startups par édition se lancent réellement par la suite, dont une survit sur la durée. Affaire à suivre.
Texte et photos : Nadja Altpeter
[1] Crée en 2007 aux Etats-Unis et aujourd’hui présent dans 320 villes en 85 pays, l’événement « Startup-Weekend » a rapidement fait sa rentrée en France. Pour plus d’informations, consultez le site international ou le site nantais.
[2] Brevet de Technicien Supérieur
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