C’est l’album Midnight Boom (2008) avec les tubes URA Fever ou Black Balloon qui les avait propulsés sur l’avant de la scène rock. Depuis 2008, le duo s’est séparé pour travailler sur des projets différents. La chanteuse Alison Mosshart a rejoint le super-groupe The Dead Weather, composé de Jack White, Dean Fertita (Queen of the Stone Age) et Jack Lawrence. Le groupe a sorti deux albums et a tourné dans le monde entier. Jamie Hince a lui travaillé sur un court-métrage. Le duo revient donc d’horizons différents et nous offre un dernier album plus abouti, plus mélodique. L’énergie garage des premiers albums est toujours présente mais chargée de nouvelles sonorités.

Pour cette tournée, le groupe n’a programmé que trois dates en France et joue quasiment à guichet fermé pour chacun de ses concerts .

Alison Mosshart tourne en rond comme un lion en cage avant le début du premier morceau

Ce soir-là, le public nantais était au rendez-vous : salle comble et électrisée dans l’attente du duo. Dès leur entrée sur scène, la salle s’enflamme. Alison Mosshart tourne en rond comme un lion en cage avant le début du premier morceau. La mise en scène est simple mais impressionnante. Un fond léopard qui s’illumine tour à tour de rouge et de violet sur l’arrière de la scène. De part et d’autre de la scène, les quatre batteurs sont debout devant leurs tom basses. Le costume rock est de rigueur : jean noir, perf’ et bandana rouge sur le visage, style Far-West moderne. Le duo, qui a représenté la marque The Kooples l’année dernière arbore un look grunge chic maîtrisé à la perfection. Le concert débute avec le premier morceau de leur dernier opus Future Starts Slow, la salle s’emplit du son sombre et saturé si caractéristique des Kills.

Après Satellite le duo enchaîne sur Kissy Kissy (album Keep On Your Mean Side), morceau d’influence Velvet complètement assumée. Le public assiste à une véritable explosion de sensualité lorsque Jamie Hince et Alison Mosshart chantent le refrain dans le même micro. Le concert continue sur un rock plus brutal avec des morceaux tirés de leurs premiers albums. L’ambiance atteint son point culminant sur les accords saturés de No Wow.

La performance scénique du duo est impressionnante, leurs corps sont littéralement transportés par la musique. Le rock des Kills est vivant et mystique, à chaque note un frisson électrique les parcourt. La première partie s’achève sur Black Balloon qu’Alison chante avec ses tripes. Après un rappel électrique et une reprise du Velvet Underground, le dernier morceau est annoncé par la chanteuse « This is our last and final song : The Last Goodbye ». Interrogé au sujet de ce morceau, Jamie Hince le décrit comme « une chanson classique, que tous les groupes rêvent d’enregistrer un jour  ». La voix d’Alison prend sur ce dernier morceau, une ampleur que l’on n’aurait pas imaginé. C’est selon Jamie Hince, son travail avec Jack White qui a permis à Alison une telle évolution. The last Goodbye : un dernier au revoir, une pointe de douceur, après l’ouragan rock qui a secoué La Carrière. Un dernier au revoir en attendant les prochaines dates en France du duo le plus sensuel de la scène rock actuelle.

Mathilde Landais