KREA N°1
INTERIM à l’université de Nantes : un nouveau regard
Pour cet événement, la Direction de la Culture et des Initiatives a fait appel à une équipe d’artistes contemporains, ainsi qu’à la plate-forme de production ON TIME. Récit d’une rencontre.
La commande de la Direction Culture Initiatives correspond à la réalisation d’un portrait de l’université. L’association ON TIME a d’abord suggéré différents projets artistiques. C’est finalement l’équipe INTERIM qui a été choisie. Plus qu’une exposition ou un spectacle, elle permet une véritable relecture de l’université.
« Formidable mais pas tout seul »
ON TIME a contacté un des membres de l’équipe INTERIM. Till Roeskens, artiste-cartographe a trouvé cela « formidable mais pas tout seul ». En quelques jours seulement l’artiste a concerté les autres membres de l’équipe INTERIM, qui ne s’était pas retrouvée autour d’un projet depuis deux ans. La dernière fois c’était à ARTE. Voici l’occasion de se réunir et d’explorer ensemble un nouvel espace d’expression artistique. Aussi à peine trois jours après la requête, INTERIM avait formulé une intention.
Voici l’occasion de se réunir et d’explorer ensemble un nouvel espace d’expression artistique
Le défi pour l’ensemble des participants est d’accorder toutes les idées entre elles. L’approche de la Direction Culture Initiatives s’établit à travers des mots clés à respecter : recherche, créativité, expérimentation, connaissance, transmission. La création artistique elle, se joue des contraintes et traverse les notions. Le travail d’un collaborateur comme ON TIME consiste à modérer les intentions des différents acteurs. Un objectif commun, des chemins différents, de quoi créer un joli métissage autour de cet anniversaire.
« Une interprétation »
Très rapidement une visite s’impose. Éloignés géographiquement, il n’était pas aisé pour les artistes de se concerter de vive-voix pour partager leurs idées.
Au début de cette semaine, chaque participant devait choisir cinq mots qui pour lui, définissent l’université. Lors de cet exercice, les artistes ont été surpris par leurs a priori. Ils veulent « proposer un regard, une interprétation d’INTERIM sur l’université de Nantes aujourd’hui. » De véritables affinités entre chercheurs et artistes sont nées pendant cette semaine, certaines apparues comme des évidences. L’accent a vraiment été mis sur les rencontres, la découverte de l’univers de l’autre.
Un objectif commun, des chemins différents, de quoi créer un joli métissage autour de cet anniversaire
Pour Marina d’ON TIME, coordinatrice du projet, cette « semaine jubilatoire » d’un point de vue humain, est abordée avec émotion. Des moments forts émanent de ce récit comme la visite du laboratoire de chimie où chacun portait un masque et des lunettes. Sous cette apparente légèreté, cette découverte permet une immersion dans un univers totalement méconnu. Les personnes accueillant les artistes étaient très au fait du projet et leur ont réservé un accueil des plus chaleureux. Sourire aux lèvres : « les enseignants ont parfois plus d’imagination que les artistes ».
« Les artistes travaillaient jusqu’à très tard le soir », et revenaient le lendemain matin avec de nouvelles idées. Sentiment d’équipe et agitation artistique les amenaient à faire un compte-rendu quotidien à un membre absent de l’équipe : Séverine Hubard (alors en résidence Buenos Aires). Durant la nuit elle répondait, très souvent par des photo-montages. Son regard était précieux car totalement extérieur à cette immersion dans les murs de l’université.
Si aucun leader ne se démarque au sein de ce groupe dans lequel la cohésion règne, cela n’a pas empêché quelques désaccords d’émerger. Il n’y a pas de porte-parole ou d’interlocuteur particulier, chacun répond au nom des autres, ce qui suppose une forte confiance entre eux.
Fin du voyage
Enrichis mais fatigués de leur périple à Nantes, les membres d’INTERIM ont marqué les esprits. Lors de ces nombreuses interactions, « les gens deviennent magnifiques ». Peut-être n’attendaient-ils que cette occasion pour échapper aux stéréotypes de leur discipline. Habité par le partage et l’inventivité, chaque enseignant-chercheur peut se révéler, bien loin de ce qu’attend de lui l’université.
Malgré de nombreuses idées, le programme n’est pas définitif. Les activités correspondent à un « éventail des possibles », que chaque artiste renversera probablement lors de son travail. Certaines cependant se doivent d’être figées. Elles renvoient aux ateliers participatifs auxquels il faut s’inscrire, ou bien aux Unités d’Enseignement et de Découverte entrant dans le cursus universitaire.
La question de la trace de l’œuvre est très présente au sein du processus artistique. Si INTERIM aborde l’art de manière éphémère, de nombreux travaux seront présentés lors de la cérémonie de clôture, le 5 avril 2012.
Cheminement et intensité du travail fourni transcendent la forme que peut emprunter la création artistique : « qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse », écrivait Musset.
Yves Exbrayat et Emilie Mondher du Master 1 Infocom de l’Université de Nantes
Crédits photos : On Time - Équipe INTERIM
Bloc-Notes
-
«  Chasse fermée  » remporte le prix du public au palmarès d’Univerciné 2013
-
Hellfest 2013 : Fragil prend refuge dans le nid des enfers
-
La 7ème Vague ouvre le bal des festivals
-
Le sculpteur Yonnais Pierre Augustin Marboeuf expose à Nantes pour la première fois
-
Edito du 12 avril 2013 : du fond des abysses