KREA N°1
Ramona Poenaru : scénographe du quotidien
Le 5 avril 2012, jour de la cérémonie, seront projetées sept photographies se rapportant à l’Université. L’auteur de cette réalisation prometteuse s’appelle Ramona Poenaru, une artiste contemporaine à la chevelure sombre mais au visage doux. Une allure tout en contraste qui est en phase avec son univers. Cette créatrice aux diverses facettes scénographie l’espace qui nous entoure. Parfois poétique, tantôt coloré de rouge, le monde de Ramona Poenaru s’approche malicieusement de l’allégorie.
« Quand on parle d’Université, on pense tout de suite aux professeurs et aux étudiants. J’aimerai aborder d’autres personnes qui font ce lieu. »
Pour son installation, Ramona Poenaru fera les portraits photographiques de sept corps de métier se trouvant sur le campus. « Une reconstitution du quotidien sous forme de fiction » précise t-elle. Le choix des individus s’effectuera grâce à des rencontres, des promenades et des rendez-vous. À partir des informations rassemblées lors des repérages, des pistes de mise en scène seront proposées. « Mais il ne s’agit pas de faire de l’échantillonnage. » Ce projet n’est pas né sur un coup de tête. Elle garde souvent des idées en mémoire pour les ressortir lorsque le lieu s’y prête. « L’université est le contexte idéal pour ce concept. » L’aboutissement de ce travail sera une projection lors de la cérémonie du 5 avril, point d’orgue de la résidence.
La vie en rouge
Mon but est de reconstituer le quotidien sous forme de fiction.
Elle le porte, le photographie, le manipule. Le rouge est la couleur de Ramona Poenaru. Souvent présent dans son art, il provoque en elle de la fascination. Elle aime l’ambiguïté qu’il procure : « il m’inspire à la fois l’interdit et l’attraction. » Ce penchant pour la contradiction s’exprime aussi dans son utilisation de l’image. Pour elle, ce medium fait à la fois peur tout en étant immédiat. Qu’importe l’outil, c’est le sens qu’elle lui donne qui compte. Artiste visuelle, mix-média, chorégraphe, performeuse... Cette virtuose investit le territoire, l’habite et le questionne. Ses interrogations portent sur le quotidien et les rapports au monde social : le fil rouge de ses productions.
Bande à part
« Pour moi, INTERIM c’est une envie de créer partagée » explique Ramona Poenaru. Elle compare le groupe d’artistes à une équipe sportive où chacun occupe une place particulière, tout en étant relativement interchangeable. Dans cette organisation à l’horizontale, les affinités artistiques vont au-delà du label INTERIM. Elle a plusieurs fois invité ses équipiers pour des créations. Récemment, elle a travaillé avec Lou Galopa pour le projet de La mécanique des fluides à la Jens Fehring Gallery. Séverine Hubard et Catherine Gier ont également collaborées avec elle pour La liste d’attente, happening au musée d’art contemporain de Strasbourg.
Seule ou accompagnée, Ramona Poenaru scénographie avec poésie les milieux qu’elle rencontre. Toujours avec une pointe de rouge.
Xavier Pennec & Corentin Vital du Master 1 de l’Université de Nantes
Bloc-Notes
-
«  Chasse fermée  » remporte le prix du public au palmarès d’Univerciné 2013
-
Hellfest 2013 : Fragil prend refuge dans le nid des enfers
-
La 7ème Vague ouvre le bal des festivals
-
Le sculpteur Yonnais Pierre Augustin Marboeuf expose à Nantes pour la première fois
-
Edito du 12 avril 2013 : du fond des abysses