Soirée slam en V.O.
Au fil des mots franco-allemands
Le 29 avril dernier "le mot" affrontait le "wort" lors de la rencontre Wikinger-Slam organisée au Café l’Art Scène par le Centre culturel franco-allemand de Nantes. Lors de cette soirée conviviale, slameurs allemands invités et slameurs français se sont donnés le mot pour la plus grande joie du public amateur venu nombreux ...
Sous la houlette de Mr Mouche, conteur nantais bien connu, Björn Högsdaal et Bente Varlemann, slameurs allemands invités du Ccfa, ont ouvert le bal d’une soirée consacrée au plaisir des mots, dans une belle alternance avec les slameurs de la scène nantaise et angevine. Venus animer un atelier de slam franco-allemand auprès de lycéens d’Angers, ils ne pouvaient repartir sans monter sur la scène du café l’Art Scène qui avait déjà accueilli Björn Högsdaal et Moritz Neumeier pour une soirée franco-allemande en 2010.
Je suis une maison
« Je suis une maison.
Je suis une maison de chair et de pensées
Et j’ai des yeux de verre et une bouche de bois
Mes murs sont rugueux et mon cœur est de feu
Tu m’habites, tu me peins tes visages sur la tapisserie (…) »
Déclamés avec fougue dans un rythme soutenu, les textes de Bente Varlemann sont placés sous le signe des amours et amitiés contrariées, avec un sens marqué de l’autodérision. « C’est quelque chose qu’Aldi et moi avons en commun : nous sortons de la tête des gens après l’heure de fermeture. » Portés par un souffle lyrique ou par l’observation quelque peu grinçante du quotidien, ses poèmes déclinent dans une langue pleine d’invention les tourments d’une jeune femme qui cherche l’amour dans les supermarchés ou les bars du samedi soir. Quel est le mot qui t’énerve, Bente ? Liebe (l’amour).
Wikinger - Slam from Magazine Fragil on Vimeo.
Encore une visite d’une vieille dame
Tragédie en deux actes - Premier acte :
« Ta mère va venir nous voir ! » me dit ma femme quand j’entre dans le séjour. Je veux la soutenir dans son essai primitif mais également charmant de se donner l’air plus jeune en employant le langage des jeunes ; alors je réponds : « C’est ta mère qui va venir nous voir ! » Malheureusement, il se trouve que ma mère a appelé et va vraiment venir nous voir. »
Dans un registre plus cynique et provocateur, Björn Högsdal s’attaque aux petits maux et absurdités du quotidien qu’il met en scène, avec un humour pince sans rire qui vire parfois carrément au noir. Là aussi, la langue utilisée d’une manière jouissive permet d’exprimer impressions et réflexions sur le monde qui nous entoure. Le mot qui ne devrait pas exister, Björn ? Ignorance.
Texte Emilie Le Moal
Images et montage vidéo : Annabelle Durand
Plus d’infos
Sans oublier le site de Poison d’Avril, qui a accueilli les slameurs à Angers.
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