L'homosexualité ne constitue plus un tabou chez les jeunes générations.

Tommaso est le benjamin d’une famille bourgeoise, propriétaire d’une fabrique de pâte de la ville de Lecce, dans les Pouilles. Bien décidé à révéler sa préférence pour les hommes et sa passion pour l’écriture durant un dîner familial, en compagnie d’un grand notable de la ville, le jeune étudiant romain est devancé par son grand frère. A la surprise générale, son aîné, Antonio, porte le même secret. Bouleversé, le père chasse violemment Antonio de l’assemblée avant d’être frappé par un malaise cardiaque. Sans gravité, l’accident contraint Tommaso à garder son secret et à reprendre momentanément l’entreprise familiale pour pallier l’absence de son frère, en fuite.

Tradition et homosexualité

Dans cette comédie le réalisateur d’origine turc, nous plonge dans une Italie contemporaine où le poids de la famille prévaut encore sur les choix individuels. Tradition et homosexualité ne font pas bon ménage, surtout dans une famille d’industriel bourgeois. Tout en légèreté, certains stéréotypes homosexuels sont abordés : la honte, la rumeur, l’éducation. Les personnages ont des rôles sociaux bien déterminé : le père macho et autoritaire, la mère délaissée et bourgeoise et la grand-mère sage et tolérante. Pour autant les rôles sociaux ne sont plus aussi figés en Italie. Pour Chiarra, Frédérica, et Georgia étudiantes Erasmus à Nantes et originaire de Lecce, « le modèle de la famille évolue, le mariage en tant qu’institution n’est plus aussi contraignant comme autrefois ».  L’homosexualité ne constitue plus un tabou chez les jeunes générations, « seul les personnes plus âgées, restent encore relativement fermées sur ce thème ».

Les Mines flottantes

Le titre original, Mine Vaganti littéralement Mine flottante, plus dramatique que l’adaptation française, met l’accent sur le caractère avant tout social de cette comédie dramatique. Pour les trois Erasmus, avec ce titre « Ferzan Ozpetek porte une attention particulière aux différentes formes de déséquilibres entre les rapports humaines et sociaux. Ses personnages sont des véritables ‘mines flottantes’’ qui bouleversent l’équilibre enraciné dans la famille et certaines idées communes de la société. » Outre le thème prédominant de l’homosexualité, le film est, selon elles, l’occasion de réfléchir sur des sujets plus larges comme : « la communication au sein de la famille, l’amour, la relation entre passé et présent dans la région des Pouilles »

Une région qui s’ouvre au cinéma

Pour Chiara, Frédérica, et Georgia, le film donne l’opportunité de promouvoir leur région, Les Pouilles , souvent délaissée par le 7 ème art. « Depuis quelques année, l’intérêt du cinéma européen pour Les Pouilles est en train d’augmenter. » Une association, « Apulia Film Commission », a d’ailleurs été créée dans le but de valoriser ce territoire du sud de l’Italie. « L’association est un véritable point de référence pour tous ceux qui veulent réaliser des projets cinématographiques dans cette région » expliquent les étudiantes. Véritable ambassadrices de la région, les trois Italiennes notent que « tous les réalisateurs qui ont choisi de tourner des films dans les Pouilles ont remarqué une véritable prédisposition de cette région et de ses habitants à devenir des protagonistes des histoires qu’ils racontent. » Moqué par l’Italie du nord, pour son économie précaire et ses traditions persistantes, les Pouilles sont aujourd’hui ouvertes au monde, aux idées, «  tout en gardant la magie, et la sensualité de leur passé ». Certainement un voyage à faire à pied, ou assis confortablement devant le film « Mine vaganti » .

Xavier Pennec

Site du festival Univerciné Italien 2011

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Cet article a été réalisé conjointement par une équipe d’étudiants du Département Infocom de l’Université de Nantes.

Equipe : Laurette Bouysse, Xavier Pennec, Marine Toux, Corentin Vital. Coordination éditoriale et pédagogique : Emilie Le Moal.