Les liens intergénérationnels dans tous leurs états
Des jeunes, solidaires envers leurs ainés
Retour sur le débat-public organisé par le Journal Europa.
Pour faire écho à son dossier Senior’s not dead, le Journal Europa a organisé une soirée-débat public, pour évoquer la question des solidarités et fossés intergénérationnels. Une soirée en présence de volontaires de l’association Unis-Cité, de représentants de L’Office des Retraités et Personnes Agées de Nantes (ORPAN) et du Centre Culturel Franco-Allemand CCFA , qui s’est divisée en plusieurs moments.
Le dossier du Journal Europa, le court métrage Birnbaum et le projet Unis-cité s’inscrivent dans une même démarche : l’évocation de la question des liens intergénérationnels en Europe
On commence par la présentation du dossier. Parti du constat, en février, d’un manque de solidarité et de communication entre les différentes générations - il y a l’exemple de la canicule en 2003 - le Journal Europa a remué corps et âmes pour publier des articles sur les problèmes intergénérationnels. Un panel d’articles traitant de manières différentes et pertinentes des notions de vieillesse, de retraite, du droit à la mémoire, du problème de solidarité entre les générations. Vous pouvez les retrouver en accès libre sur le site du Journal Europa. Il est important de souligner l’important travail de vulgarisation, au sens mélioratif du terme, et de recherche qui a été effectué dans ce dossier. La photo de couverture du dossier est issue d’une exposition photographique, L’âge Rock, de Julie Bretaud.
Court-métrage sur les liens intergénérationnels
Après la présentation du dossier, un court-métrage de 20 minutes, proposé par le Centre Culturel Franco-Allemand de Nantes (CCFA) a été projeté. Birnbaum (le poirier), film de fin d’étude du réalisateur Ronald Scharf, met en scène un jeune couple de protagonistes qui, par choix, vivent comme des personnes âgées. Un sujet qui traite du thème de la vieillesse de manière originale, loin des histoires de personnes âgées voulant rajeunir ou voyant la retraite comme un purgatoire, un seconde chance, une seconde jeunesse : dans ce film, la tendance est inversée.
Au début, le réalisateur avait pour ambition de réaliser un court-métrage sur la mort, mais au cours de l’écriture du scénario, le thème de la vieillesse a fait son apparition. D’après lui, on ne peut évoquer le thème de la mort sans parler de la vieillesse. D’ailleurs, dans le film, on interprète la vieillesse comme une étape vers une finalité inéluctable : la mort. Par exemple, le mari, Bruno, a une fascination pour la mort, il creuse sa tombe, il a la volonté de vieillir.
Le film montre aussi des personnages jeunes dans la réalité et vieux dans l’imaginaire, cela pose la question de la subjectivité de l’âge et de l’importance de l’apparence. D’ailleurs, notre relation à la vieillesse diffère selon nos âges car, d’après Ronald Scharf, la réception du film a été meilleure chez les jeunes que chez les personnes plus âgées.
Présentation du projet intergénérationnel des Passeurs de Mémoire
Après le débat sur le film, deux volontaires de l’association Unis-Cité, ont présenté le projet Passeur de Mémoire. Pendant plusieurs mois, ils ont suivi des personnes âgées dans une maison de retraite et les ont interviewées. Cela a abouti à des textes sur la vie de ces personnes. Les témoignages sont lisibles sur le site Internet des Passeurs de Mémoire. Outre la dimension journalistique consistant à interroger des individus, puis à retranscrire les propos à l’écrit, ce projet s’inscrit bien dans une démarche de renforcement des liens entre les différentes générations. Dans le cas présent, des jeunes, intermédiaires, qui s’entretiennent avec leurs ainés.
Le dossier du Journal Europa, le court-métrage Birnbaum et le projet Unis-cité s’inscrivent dans une même démarche : l’évocation de la question des liens intergénérationnels. Ce sont des initiatives locales qui, à travers différentes approches, montrent que des jeunes sont capables de s’investir pour réduire le fossé qui existe entre les générations, ou au moins tenter de mieux comprendre leurs aînés.
Antoine Bernier
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