Les conséquences de la génération 68, de la mondialisation et des effets du web 2.0 ont libéré la génération actuelle des jeunes adultes, mais les ont aussi désorientés. Un thème prédominant dans le film, puisque cette comédie romantique s’articule autour de deux personnages aux prises avec le monde et la vision qu’ils se font de celui-ci. Deux rôles complexes et fins qui auraient pu engendrer une certaine difficulté pour le choix des acteurs. « Je connaissais déjà Katharina Schüttler avant le casting, j’ai su par la suite qu’elle était l’une des rares actrices à jouer du violoncelle et, selon moi, la seule à être en plus une bonne actrice », déclare Almut Getto. Le choix s’est donc révélé évident. Concernant Bastian Trost, son agent artistique a contacté directement la réalisatrice et a fortement insisté pour qu’elle le rencontre … Les essais se sont révélés plus que concluants, le tandem était donc formé !

« Krisenkinder » : un enfant de la crise

Sur fond de crise, Phillip se construit un univers entièrement structuré et tente d’échapper à cette déstabilisation ambiante. Avec pour seuls amis sa tortue Paul et son psychiatre, Phillip présente un véritable handicap émotionnel. Le monde lui est étranger, tout comme les individus y évoluant. Son appartement devient sa carapace et sa tortue, son alter ego. Pour justifier son choix d’un personnage marginal en proie à un tel mal être, Almut Getto nous explique que « Nous sommes tous des êtres à part, des individus uniques au sein d’une masse, la société ».

L’ordre établi de Phillip est totalement détruit. Le jeune homme, désormais soumis au désordre du monde, doit envisager sa vie différemment

L’ordre bouleversé

Un appartement cambriolé et entièrement vide, une tortue kidnappée, une rencontre houleuse avec une jeune aveugle : en une journée, la vie entière de Phillip bascule et son ordre construit est totalement détruit. Le jeune homme, désormais soumis au désordre du monde, doit envisager sa vie différemment. « Le choix du handicap de Lina n’est pas anodin, puisqu’il favorise une sensibilité plus développée. Elle a ainsi pu reconnaître ce qu’il y avait de bien en Phillip, au-delà de sa carapace exécrable », commente la réalisatrice. Phillip parle peu, a peur de la proximité, refuse la surprise et le laisser-aller. Confronté à Lina, il sera obligé de surpasser sa peur des mots, de communiquer avec elle. Celle-ci, pourtant aveugle, lui fera découvrir une toute autre vision du monde.

Un nouvel équilibre

Fini l’irremplaçable jus de fruit multivitaminé, les réveils méthodiques rythmés par les bip bip stridents de la machine à repasser haute technologie, place au vin blanc tant apprécié de Lina et au facile exercice d’un sourire partagé. Progressivement, Phillip évolue, redécouvre les plaisirs de la vie et laisse sa carapace sur le bord du chemin. Apogée de l’émancipation : Phillip choisit de laisser sa tortue vivre sa nouvelle vie chez son ravisseur. Au travers de cette comédie, Almut Getto « désespérément romantique », comme elle se décrit elle-même, nous dépeint un univers haut en couleurs où amour rime avec humour !

Solène Castex et Alice Grinand

Propos traduits par Claire Webster

Plus d’infos

  Site du film

  Univerciné Cinéma Allemand

  Katorza,cinéma Art et Essai de Nantes

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Cet article a été réalisé conjointement par une équipe d’étudiants du Département Infocom de l’Université de Nantes.

Equipe : Solène Castex, Jean Annaix, Thomas Cléraux, Caroline Dubois. Coordination éditoriale et pédagogique : Emilie Le Moal.

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