UNIVERCINE RUSSE 2009 – NANTES
La Russie à travers ses courts-métrages
Alexeï Khramtsov et Sandrine Stoïanov évoquent les courts-métrages russes
Pointer du doigt les problèmes sociaux actuels en Russie, voilà le travail des jeunes réalisateurs russes. Nourris par les images des pères fondateurs du cinéma russe et bien loin des films de propagande soviétiques, les courts-métrages russes dont les styles sont assez diversifiés restent néanmoins très urbains et ne représentent donc pas toute la population russe. (A lire aussi : "Le cinéma russe : tous publics")
Le court métrage est peu répandu dans les circuits de distribution classiques, il est néanmoins fréquemment mis à l’honneur lors de festivals de cinéma à travers le monde. Depuis quelques années, le web permet de promouvoir ce genre cinématographique méconnu du grand public. La plupart des grands réalisateurs ont débuté en réalisant des courts-métrages. Pourtant, il n’existe cependant pas de réelle économie pour le court-métrage, les rares subventions sont insuffisantes, et les films sont généralement réalisés avec peu de moyens. Les réalisateurs sont donc dans la plupart des cas contraints de s’auto-financer. Une des autres difficultés de la réalisation d’un court-métrage réside principalement dans le fait de faire passer un message dans un temps limité. Il doit ainsi comporter toutes les qualités d’un long-métrage dans une durée beaucoup plus courte. De passage au Katorza, invités par Univerciné, les réalisateurs russe Alexeï Khramtsov et Sandrine Stoïanov dressent le portrait du court-métrage russe actuel.
La vision des jeunes réalisateurs russes
Bien loin des films de propagande financés et valorisés par le régime soviétique du début du vingtième siècle, les jeunes réalisateurs russes créent aujourd’hui un cinéma qui pointe avec justesse les problèmes sociaux rencontrés par la Russie actuelle. Avec des budgets très limités, du matériel amateur et des acteurs non professionnels mais talentueux, ils abordent les sujets qui fâchent, bien souvent boycottés par les médias russes.
Les jeunes réalisateurs russes créent un cinéma qui pointe les problèmes sociaux rencontrés par la Russie
Nourris des images d’Eisenstein, de Koulechov et des grands noms du cinéma russe, les jeunes réalisateurs connaissent les bases du cinéma classique pour pouvoir réaliser quelque chose de moderne qui s’approche du cinéma occidental. Quelques réalisateurs tentent de mettre en lumière certaines affaires sensibles qui ont lieu en Russie. D’autres en ont conscience mais évitent le sujet par peur de la critique.
Le cinéma et le public russe
En Russie les blockbusters américains et les films européens dominent les réalisations russes. Mais celles-ci arrivent tout de même à conquérir un public en parlant des problèmes du pays, devenant ainsi le reflet la société russe actuelle. Le cinéma russe peine à s’exporter dans le monde et reste cantonné dans ses frontières. En effet, la plupart des productions sont ancrées dans un contexte russe souvent difficilement interprétable par un public étranger qui peut passer à coté de références historiques et culturelles trop éloignées ou de choix artistiques divergents. Malgré cela, à l’heure actuelle, le cinéma russe est en plein essor. Le nombre de films augmente chaque année et l’Etat finance de plus en plus les productions russes, pleinement conscient des opportunités qu’offre le cinéma.
Un visage aux multiples facettes
On ne peut pas résumer les courts-métrages russes à un unique style. Ceux-ci sont très variés passant d’un ton humoristique et cocasse pour certains (La couleur du Tramway de Louri Berkovitch) à un ton plus sérieux pour d’autres (Tu sais, maman… de Gueorgui Danieliants). Certains privilégiant l’image et le son au dépend des dialogues tel que dans les Deux paires. Pour le réalisateur Alexeï Khramtsov, la parole est superflue et ce sont les images et la musique qui priment. Bien que l’on retrouve de nombreuses similitudes avec le cinéma européen, comparer les courts-métrages russes à un seul et unique style serait extrêmement restrictif. La seule similarité que l’on retrouve dans tous les courts-métrages russes est un cinéma urbain bien éloigné des contrées lointaines du fin fond de la Russie.
Aurélien Lahuec et Erwin Eninger
Alexeï Khramtsov et Sandrine Stoïanov sont respectivement réalisateurs de Deux Paires et réalisatrice du film d’animation Irinka et Sandrinka.
Programmation et site web de Univerciné Russe
(A lire aussi : "Le cinéma russe : tous publics")
Ces articles ont été réalisés conjointement par une équipe d’étudiants de la section Infocom de la faculté de Nantes. Equipe : Alexis Annaix, Antoine Bernier, Erwin Eninger, Aurélien Lahuec, Marco Streit.
Coordination éditoriale et pédagogique : Renaud Certin.
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