
Rencontre avec les Petits Pilous
Les Petits Pilous, duo électro corse
D’habitude, quand on associe « Musique  » et « Corse  » c’est pour parler de Patrick Fiori ou I Muvrini. C’était avant l’arrivée des Petits Pilous, duo de musique électronique originaire de Canari, à côté de Bastia. Loin des clichés palmiers-lunettes souvent associés à l’île, leurs influences s’étendent de Para One à DJ Funk, en passant par Hatiras ou bien encore Daft Punk. Ils sont signés sur le fameux label allemand Boys Noize Records et n’y vont pas par quatre chemins : techno-electro qui tape fort, là où ça fait mal. Nous avons voulu en savoir plus sur eux, au moment de la sortie de leur deuxième maxi, Wake Up.
Les petits Pilous, c’est qui ?
A : Anthony, 23 ans, originaire de Nice, maintenant à Paris.
JP : Jean patou, 20 ans, orginaire de Bastia, et voilà ! Rien d’autre à dire !
L’impression que donne la scène du Sud, plus particulièrement la Corse, c’est “soirées tee-shirts à paillettes”, avec des gens qui viennent écouter David Guetta. On a tort de penser ça ?
JP : Non, en fait, beaucoup de gens écoutent des trucs comme Guetta, mais il y a aussi des mecs bien qui ne font pas du Guetta, et c’est vraiment bien.
Vous avez commencé à vous faire connaître sur MySpace principalement. A vos débuts on pouvait voir des vidéos de vous mixer dans des bars en Corse où il y avait genre dix personnes…
JP : Et c’est ça qui est bien ! De temps en temps on a encore dix personnes, et ça c’est encore mieux !
C’est quoi votre top 5 du moment, ce à quoi les gens s’attendent quand ils viennent vous voir jouer ?
JP : “Raven”, de Proxy, que nous avons remixé.
A : “The Worm” de ZZT (Zombie Nation + Tiga).
JP : “Donkey Punch”, par Hatiras & Jelo.
JP : Le dernier Bloody Beetroots, “Cornelius”, et le dernier pour le plaisir, Midnight Juggernauts “Into the galaxy” !!! (NDLR : alors que le morceau passe au même moment dans la boîte).
“On a été voir Para One jouer à “Calvi on the rocks” et on a pris une bonne gifle. On s’est tout de suite dit : “Wow, on va faire de la musique”, et voilà !”
Comment vous avez commencé la musique electronique ? Le parcours classique solfège/piano ?
A : Moi j’avais fait du piano étant petit, mais je ne pense pas que ça nous ai vraiment servi. En fait, on a été voir Para One jouer à “Calvi on the rocks” et on a pris une bonne gifle. On s’est tout de suite dit : “Wow, on va faire de la musique”, et voilà !
Lors de vos prestations, mélange de live electro et de DJ Set, vous utilisez le fameux contrôleur MIDI UC-33e, et également un clavier USB. Pourquoi préférez-vous ça plutôt que des platines ?
JP : En fait, c’est tout simple, on est deux et on a plus d’intérêt tous les deux à jouer de cette façon là parce qu’il y a toujours quelqu’un qui a quelque chose à faire, et on se retrouve pas à s’ennuyer.
Vous travaillez sur quels softs principalement ?
A : Reason, Ableton, et surtout plein de synthés analogiques maintenant.
Pourquoi Reason ?
A : On a commencé la dessus, et on a pris nos habitudes. C’est tellement rapide pour nous maintenant de faire un truc... On n’arrive pas trop à avoir cette rapidité sur d’autre logiciels.
À l’occasion de la sortie de leur dernier maxi, Justice vous a demandé de remixer un de leur titre phare : DVNO. Ca fait quoi de remixer Justice, le groupe phare de l’electro française depuis 2 ans ?
A : Ca fait plaisir, c’était le jour de mon anniversaire et ils nous ont envoyé un message du genre “Ca vous dirait de remixer DVNO ?” Bah ouais mec, ouais !
De temps en temps on a encore dix personnes, et ça c’est encore mieux !
Comment sont-ils venus à vous pour ce remix ?
A : En fait ils avaient entendu notre remix pour Anglo Satellite, du titre “Big Black Spider”. Ce remix, Erol Alkan le jouait, et il lui on demandé de qui était le remix. C’est là qu’ils nous ont découvert.
En parlant de remix, comment se fait-il que celui pour D.I.M., de son titre “Is You”, ne soit jamais sorti sur vinyle ?
JP : En fait on a eu un problème de connection entre la deadline et la date où l’a rendu.
A : On l’a rendu trois mois après que le vinyle soit sorti et du coup il a pas pu se retrouver dessus.
Dommage, parce qu’il est bien meilleur que celui de Brodinski !
JP : En fait, on a eu du mal au début avec celui de Brodinski, mais à la ré-écoute il est vraiment bien, et c’est vraiment quelque chose de bien d’apporter ce nouveau style de cette façon.
Votre dernier remix c’est “Raven”, le dernier titre de Proxy, quels sont les remixes sur lesquels vous travaillez actuellement ?
A : On a remixé le dernier single de Heartsrevolution : “Ultraviolence”. Et on a aussi fait le remix de “Pet’s Dance” de S.P.A qui sortira chez DIM MAK Records (NDLR : le label de Steve Aoki).
Aujourd’hui un maxi, le 2ème, toujours chez Boys Noize Records, bientôt un album ?
JP : On travaille actuellement sur de nouveaux sons, mais on ne sait pas encore si ça sera un album ou un maxi, on verra bien.
Vous avez mis un an à faire votre dernier EP (Wake Up), vous étiez jeunes, étudiants. Maintenant que vous pouvez vivre de votre musique, cela influera t-il votre rythme de production ?
A : Disons que maintenans nous habitons plus près l’un de l’autre, donc on peut bosser plus souvent, et on a terminé nos études, donc on n’a plus de contraintes.
Vous qui vous êtes fait connaître sur MySpace, quel regard portez-vous sur le téléchargement, les mp3s, les blogs ?
JP : Myspace est un très bon outil de communication, les blogs aussi. Ceci dit, c’est vrai que si les morceaux sont bloggés avant leur sortie c’est ennuyeux pour les labels.
Éric Davidenko
Pour en savoir plus :
http://www.myspace.com/lespetitspilous
http://www.myspace.com/lespetitspilousremixs
http://www.myspace.com/boysnoizerecords
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