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Cultiv’art et le monde des non-entendants.

Publié le 8 mars 2005

Emilie Le Moal


"Marchons, marchons... Olivier, sur des chemins silencieux, visuels, remplis d’images, moi, sur des chemins sonores, remplis de mots, de bruit et de musique..." Ainsi commence le spectacle visuel et sonore de Cultiv’art, association représentée sur scène par Colette, conteuse entendante, et Olivier, comédien sourd.

Tous deux nous racontent des histoires, des contes, les mots et la voix de Colette venant compléter et traduire pour les entendants les gestes et expressions, si parlantes bien souvent, d’Olivier. Dans le bar de la crique à Ram dam, le public enthousiaste et ravi par le spectacle est mixte : non-entendants et entendants sont rassemblés, chose, il faut le souligner, assez rare, car les personnes sourdes osent rarement se mêler aux personnes entendantes. Une discussion ouverte fait suite au spectacle, permettant un échange entre entendants et non-entendants afin de mieux faire connaître la culture sourde et les difficultés auxquelles ses représentants sont confrontés.

Colette Barbelivien a rencontré des enfants sourds lorsqu’elle était bibliothécaire-conteuse en région parisienne, c’est ce qui l’a conduit à apprendre la langue des signes afin de communiquer avec eux et de leur raconter des contes. Mais, dit-elle, il lui a semblé nécessaire de s’associer à une personne sourde, car la culture d’une personne entendante est différente de celle des non-entendants, ce qui peut mener à des problèmes d’incompréhension par méconnaissance de la culture sourde. La difficulté était de rencontrer une personne sourde qui connaissait certains contes, émanation de la culture orale, donc rarement accessibles aux non-entendants.

C’est ainsi qu’elle a rencontré Olivier Schetrit, comédien, membre de l’International Visual Theater, compagnie de théâtre composée de comédiens sourds créée par un américain et aujourd’hui dirigée par Emmanuelle Laborie. Ils ont alors fondé l’association Cultiv’art en 1998 et pu mener leur projet d’animations autour de contes racontés aux entendants et non-entendants, se produisant au début en bibliothèque et dans des Instituts pour personnes sourdes, ravis de pouvoir proposer une animation à leurs pensionnaires. De son côté, Colette souligne que cette collaboration a modifié sa façon de conter, lui permettant d’épurer son discours et d’aller à l’essentiel.

Aujourd’hui, Cultiv’art est basée sur Nantes et continue ses spectacles et animations autour du conte en fonction des demandes, elle a par exemple travaillé avec le CSC des Bernardières (St Herblain) qui souhaite s’ouvrir plus largement aux personnes sourdes. Elle propose également des ateliers d’initiation à l’art du conte pour adultes entendants et non-entendants, ainsi que des ateliers pour les enfants afin de découvrir les contes et les livres de façon ludique, par l’intermédiaire d’une initiation à la langue des signes. Ces ateliers peuvent s’adresser aux enfants en difficultés scolaires qui retrouvent une occasion de s’exprimer sans crainte de faire des fautes d’orthographe ou de grammaire.

Actualité : Un atelier d’initiation au conte pour adultes des deux cultures aura lieu les 19 et 20 mars prochains au CSC du Sillon de Bretagne. Le prix reste assez élévé mais l’association ne dispose pas encore d’aides publiques qui lui permettraient de baisser ses tarifs.

Plus de renseignements sur : www.mondoral.org/cultivart

Emilie LE MOAL

Le LU transformé en "Human Zoo".

Publié le 2 mars 2005

Pauline André


Questionnement sur la nature et l’ordre ( ou plutôt le désordre ) du monde, et la place de l’humain dans tout cela, Du Zhenjun réalise une véritable chorégraphie théâtrale et audiovisuelle.

Né à Shangai, Du Zhenjun vit et travail aujourd’hui à Paris. Son domaine : les arts numériques, jugeant les autres formes artistiques "dépassées". Il voit dans l’informatique, l’émergence d’un nouveau "langage contemporain", idéal pour évoquer la vie actuelle et "lier de façon sensible le visiteur à un programme informatique".

Une mise en scène ludique et intéractive qui prend totalement à partie le spectateur. Celui-ci se retrouve en effet immergé dans une salle sombre avec pour seule lumière celle des écrans virtuels. La déambulation dans le « Human Zoo » peut alors commencer...

L’expo présente une dizaine d’installations multimédia interactives. Libre de jouer, manipuler, cliquer, le spectateur se transforme en voyageur observateur et acteur dans cet univers à demi mesure entre réel et virtuel.

L’oeuvre “On cherche la lumière”, par exemple ; le spectateur est invité à monter sur une petite passerelle. Il peut alors manipuler un joystick et déplacer ainsi un faisceau de lumière projeté sur un écran multimédia. La foule se déplace afin d’être systématiquement dans la lumière, mais paradoxalement elle y est moins visible.

Une autre installation, intitulée “Chienman”, présente une créature mi-chien, mi-homme, qui se dédouble et se bat férocement contre elle-même. Une dizaine de positions apparaîssent à l’écran selon la volonté du spectateur qui dispose d’une souris.

Riche de deux cultures, orientale et occidentale, Du Zhenjun pose à travers ses oeuvres les bases d’une réflexion sur le monde d’aujourd’hui. « Ce qui est intéressant, c’est de voir comment l’homme de façon générale se retrouve très rapidement pris dans une uniformisation. Aujourd’hui la Chine, demain peut être le Tibet et l’Inde : tous sont devenus des petits Américains avec la même soif de conquête. »

Critique des médias et du traitement de l’information, c’est ce qu’exprime “Cover”. Un écran circulaire qui regroupe des images diffusées par les médias à la TV. Lorsque l’on s’approche, l’artiste s’interpose par des capteurs disposés dans le sol et nous empêche de voir l’information. La situation est assez comique, chacun tournant incessamment et curieusement autour de l’installation.

L’homme à vouloir se civiliser s’enferme dans un mode de vie et de pensée, dans un monde avec de nouveaux éléments qu’il tente de maîtriser. Mais en réalité, il est dépassé et plonge dans un individualisme croissant, pourtant paradoxal dans un monde qui prône la communication et les nouvelles technologies. Selon Du, les hommes dépassés et impuissants réagissent tel des animaux en cage ayant le monde pour zoo...

Finallement Du Zhenjun critique ni plus ni moins la vie quotidienne, caractérisée par un individualisme, un carriérisme qui conduisent à la solitude et à un mal être. Une souffrance interne refoulée, qui finalement se traduit par des actes malsains, tragiques et illustrent ces sociétés de violence, méfiance, conformisme et superficiel.

zjdudu@hotmail.com

http//membres.lycos.fr/duzhenjun

Renseignements au 02 40 12 14 34.

Pauline ANDRE

Ram Dam àl’Ouest 2005

Publié le 2 mars 2005

Emilie Le Moal


Ca y est ! Les fans de Bob enchantés par son blog qui n’ont pas pu le rencontrer dans son appart lors de la conférence de presse du 28 février dévoilant le programme de Ram Dam àl’Ouest 2005, vont peut-être avoir la chance de le croiser, lui et bien d’autres encore, àla Cité des Congrès les 4, 5 et 6 mars prochains !

Ram Dam n°6 c’est donc pour très bientôt et la programmation de cette année est placée sous le signe du soleil et de la plage : on peut s’y donner rendez-vous sur le Front de mer pour assister à une démonstration de beach-volley ou de sand-ball sous le regard des mouettes... Mais Ram Dam, événement organisé par le Crij des Pays de la Loire en co-production avec la Cité des Congrès, c’est surtout 3 jours de joyeux festival hybride et bariolé qui propose aux jeunes, infos et conseils sur différents thèmes : logement et santé, jobs (environ 8000 offres d’emploi proposées par le Crij), engagement citoyen, médias, économie sociale et solidaire... sous forme de forums ou de débats.

Et c’est là la partie émergée de l’iceberg : le tout baignera dans une joyeuse ambiance musicale et artistique très festive car Ram Dam, c’est aussi un tremplin pour des jeunes groupes émergents qu’ils soient de rock, hip-hop, électro, jungle ou dub, c’est une occasion pour des compagnies de théâtre et de danse en tous genres de se produire, c’est encore un espace audiovisuel permettant la diffusion de courts-métrages et de documentaires...

On pourra y voir par exemple quelques échantillons de courts-métrages sélectionnés pour et par le Mouviz festival (du 7 au 12 mars prochains), y entendre les Enfants de Marguerite Marie (jazz métissé), ainsi que Haiku (rock électro), ou Tiphaine fait du hard core (rock guinguette), assister à un spectacle de contes pour malentendants traduits en français par la Cie Cultiv’art, se balancer sur des ryhmes de danse orientale ou de salsa ... Pour ne citer que quelques unes des réjouissances au programme...

Alors, ceux qui aiment les événements “hauts en couleurs” et qui n’ont pas peur de crouler sous les propositions peuvent se rendre à Ram Dam ce week-end. Fragil y sera aussi et rendra compte de l’événement dans sa rubrique “Actualités”.

www.ramdamalouest.com

Justine fait du punk rock

Publié le 27 février 2005

Jean-Baptiste Bourcy


Justine est une jeune formation punk rock et un être divisé entre Alex (braille), Djé (batterie), jack (basse), Fabien et Olive (grattes et braille ).

Jean-baptiste (Fragil), pas du tout intimidé : Eh bien... Bonjour !

Justine, commerciale et sensuelle : Bonjour Jean-Baptiste !

Jean-Baptiste lui propose un nougat, Justine refuse poliment.

Jean-Baptiste : Tu n’aimes pas le nougat ?

Justine : Si mais suis au régime.

-  Ah !
-  Ouais ! (haussement d’épaules).
-  Rassure moi, cela ne t’empecheras pas de te produire au festival « Ram Dam » ?
-  Non pas du tout , c’est très bon pour ma ligne de donner des concerts.
-  Et tu en donnes beaucoup ?
-  Non, le hasard me promène ici et là. Il n’était pas du tout prévu, par exemple, que je me produise à Ram Dam. Je remplace « les little dead bird », une généreuse formation qui écoute du punk mais qui fait du ska.
-  Et toi, c’est parce que tu écoutes du ska que tu fais du punk rock ?

Justine rigole et prends finalement un nougat.

-  Non ce serait plutôt une question de procesus identificatoire. Frères et amis écoutent The Clash, The Pistols, les Ramones, Pixies, NOFX, Rancid, The Hives, PKRK , ou encore les Wampas.
-  Un groupe sort-il du lot ?
-  Je dirais Zabriskie Point, un collectif nantais désormais décédé. A l’époque j’étais amoureuse des Zabriskie Point, ils étaient beaux et très intelligents. Ils citaient Deleuze et Guattari, les auteurs de « L’anti-oedipe », « Mille plateaux » ou encore « Qu’est ce que la philosophie ? ». Ils avaient des positions assez intéressantes sur le politique , l’organisationnel. Leur philosophie refuse l’éternel retour du « ça a toujours été comme ça, et ce sera toujours comme ça ». Pas de point final. Je vais vite là, mais en gros , rien n’est donné , tout est à produire ; discours, pratiques, nougats...
-  Et c’est ce que tu fais ?
-  J’essaie... disons que j’essaie d’être en mouvements !

Justine et Jean-Baptiste font l’amour, enthousiasmés par tant d’ouverture sur l’avenir.

Justine : Il faut que je m’en aille, notre amour est impossible !

Jean-Baptiste : T’aimes bien Jean-Pierre Léaud ?

-  Presque autant que Daniel Day Lewis !
-  Je t’aime justine !
-  Alors à bientôt !

Justine sera au Festival Ram Dam dans l’après midi du 4 Mars. Elle a produit une démo de huit titres disponible chez le disquaire « Ifern an Naoned », rue de Mayence à Nantes.

www.justinepunkrock.com

Le cinéma russe, trop méconnu

Publié le 12 février 2005

Charlotte Houang


Une neuvième édition du festival du film russe placée sous le signe de l’humour… « en réponse aux critiques des précédentes programmations jugées tristes et austères  » annonce Patrick Lemoine, organisateur du festival. Des films quasiment inconnus, qui n’en sont pas moins incontournables… Petit tour d’horizon.


-  Les petites vieilles (2003) ; Grand prix du festival Premiers Plans d’Angers en 2004, ouvre la 9ème édition du festival du cinéma russe. Une bande de petites vieilles vivant dans le fin fond de la campagne russe, voient leur quotidien rythmé par les visites ponctuelles de militaires venant se ravitailler en vodka jusqu’a l’arrivée d’une famille de réfugiés Ouzbeks…

-  Les aventures d’un dentiste (1965) ou les pérégrinations de Serguei Tchesnokov qui s’attire les foudres de ses collègues, jaloux de son étrange don d’arracheur de dents.

-  Nuit de carnaval (1956), une comédie musicale sur fond de dégel soviétique, où les organisateurs se heurtent au directeur de la maison de la culture, un bureaucrate dépourvu d’humour et de sens artistique.

-  Kin-dza-dza (1986), film culte en Russie qui embarque deux Russes sur la planète plouk avec comme seule arme une boîte d’allumette…

-  L’ironie du sort (1975), comédie très populaire en Russie qui passe chaque veille de nouvel an à la télévision. Jénia, chirurgien moscovite se retrouve malencontreusement dans un appartement qui n’est pas le sien pour le nouvel an.

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