Publié le 13 novembre 2007

Chloé Vigneau

68 commentaire(s)


Nanterre Université (Paris X), àl’aube d’un matin d’automne. Une vingtaine de paires d’yeux ensommeillées et de mains agitées sont attroupées devant l’entrée de l’université.

© P e c

Les rangs grossissent au fur et à mesure. A 7 h30, étudiants syndiqués ou non, volontaires énergiques et nerveux ou simples observateurs se dirigent vers les portes des bâtiments. La stratégie est mise en place. La plateau de jeu : Nanterre Université, divisée en plusieurs parties. Les bâtiments de sciences humaines apparaissent comme des places stratégiques mais faciles à prendre pour les grévistes. En effet, ces étudiants sont acquis à la cause et viennent eux-mêmes s’emparer de barrières pour préparer l’action.

La partie peut commencer. Les déplacements sont soigneusement programmés et commandés par un étudiant syndiqué qui crie des conseils dans son haut-parleur. Il donne clairement l’objectif : mettre échec et mat les étudiants anti-blocage, appartenant essentiellement aux filières de droit et d’économie. Le blocage est concentré sur ces deux points. Les gardiens vigilants règlementent et arbitrent la disposition des obstacles destinés au blocage. Les esprits s’échauffent : "Hier, des étudiants fachos ont essayé de bloquer l’A.G. Ce sont des anti-bloqueurs extrêmes". Les adversaires sont désignés. D’une manière caricaturale mais l’image fédère le groupe qui a besoin de symboles pour continuer la mobilisation.

Une demi-heure aura suffit pour rassemble un amas d’objet hétéroclites qui s’amoncelle devant les ouvertures. "Le nerf de la guerre est le blocage" pour la plupart de ces étudiants réunis. Les couloirs, artères principales, sont bouchés. A 8h, le cœur de la fac s’arrête de battre. Seules les AG permettront de réveiller ces bâtiment endormis. Mais la partie n’est pas finie. L’arrivée de huit C.R.S et de leurs renforts est prise comme un nouveau défi. La lutte risque cette fois d’être plus physique qu’intellectuelle.

-  Marche ou grève n°2 : Manifestation : les pas de la colère

-  Marche ou grève n°3 : Refrains des grévistes et révolte d’un professeur

-  Marche ou grève n°4 : Syndicats et médias : "Regarde moi dans les yeux"

-  Marche ou grève n°5 : Les oubliés du mouvement social

-  Photo P e c