Publié le 17 mars 2006

Céline Dias Couto


La pièce écrite par François Bon et mise en scène par Charles Tordjman offre une version théâtralisée des conséquences de l’affaire Daewoo, qui avait été largement médiatisée il y a quelques années. L’usine avait fermé en licenciant de nombreux salariés, les laissant seuls face au chômage.

A l’occasion des représentations de Daewoo le théâtre universitaire a troqué sa scène habituelle contre une installation plus adaptée à la pièce. Les quatres comédiennes circulent donc sur deux niveaux : à même le sol et sur l’estrade. Le public entoure la scène, se trouve plus proche des comédiennes ce qui happe le spectateur dès le début de la pièce et crée une atmosphère plus intimiste. La pièce peut concerner tout le monde de près ou de loin, elle est révélatrice du mal être social ambiant et illustre bien le problème épineux du chômage, de la précarité qui est plus que jamais d’actualité...

Un bouleversement social

Début 2003 : trois usines Daewoo ferment leurs portes. Face à l’évènement quatre femmes sont victimes du licenciement collectif et de la reconversion sociale. La pièce débute dans une discothèque, un samedi soir... l’ambiance devrait être à la fête mais il n’en est rien. Les quatre personnages féminins réunis sur scène ont perdu leurs emplois il y a un an. Depuis leurs licenciements, elles ont dû affronter le chômage, la recherche d’un autre emploi, l’inactivité, la dépression et évidemment tous les bouleversements que cela engendre au sein de la vie familiale et amoureuse. Chacune à leurs façons, ces femmes, d’âges et de perceptions différentes expriment leurs inquiétudes, leurs humiliations, leur impuissance face au bouleversement social qu’elles subissent. Leurs paroles sont parfois amères, parfois cocasses, toujours touchantes...Une pièce bien ancrée dans son époque qui permet de mieux se rendre compte de la situation critique de notre société.

Céline Dias Couto