Publié le 5 octobre 2012

Thomas Savage

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Le centre commercial de la place des Dervallières a été la proie des flammes dans la nuit du jeudi 4 octobre 2012. L’enquête révèle qu’il s’agit bien d’un accident et non pas d’un acte criminel. Un détail qui n’en est pas un pour les habitants du quartier.

Le feu s’est déclaré à 3h le jeudi 4 octobre. L’enquête a rapidement déterminé que l’incendie provenait d’une prise de courant dans le salon de coiffure du centre commercial de la place des Dervallières. Cependant, avant même les conclusions de l’expert judicaire confirmées par le préfet en fin d’après midi, la rumeur allait bon train au sujet de l’origine du sinistre. A l’instar du maire de Nantes Patrick Rimbert, les habitants du quartier déplorent le fait que des coupables soient désignés de manière systématique. « Non, les jeunes du quartier ne sont pas tous des voyous qui veulent tout faire péter » s’insurge une commerçante. « Je ne déménagerais pour rien au monde », ajoute-t-elle.

L’odeur de suie est toujours présente. Néanmoins, les travaux de remise en état du centre commercial ont déjà débuté, sous l’œil imperturbable du Grand Watteau.

Rassemblés dans la petite salle de lecture de la bibliothèque qui fait face aux commerces calcinés, les habitants, les commerçants, les associations et les élus font le point sur la situation afin que la vie reprenne son cours place des Dervallières. Patrick Rimbert assure que « chaque commerçant sera rencontré personnellement pour envisager une solution adaptée ». Le salon de coiffure et la boulangerie adjacente sont en effet totalement détruits tandis que la boucherie, le kebab et l’annexe de la Mairie peuvent espérer une reprise d’activité plus rapide.

Une fois ces questions pratiques réglées, c’est l’image de leur quartier qui préoccupe les habitants. Le buraliste prend à témoin les journalistes présents : « Je vends de la presse, mais il y a une presse qui stigmatise les habitants des quartiers nantais, et celle là je préférerais ne pas la vendre ». Il poursuit : « On a essayé de me décourager de reprendre ce bureau de tabac il y a six mois en me décrivant les Dervallières comme on peut le lire parfois dans la presse. En six mois, je n’ai eu aucun problème et je me sens très bien ici ». Kalomé Botowamungu concède que « la vie du quartier est beaucoup plus apaisée depuis quelques temps, notamment grâce au travail des associations." Mais d’ajouter qu’« il y a toujours un mal-être ».

En faisant le déplacement avec l’équipe de Patrick Rimbert, on ne sent pas que la suie ; mais aussi la crainte du traitement journalistique. Une vingtaine de pompiers sont parvenus à maitriser le feu accidentel. Le maire, quant à lui, éteint un autre feu -médiatique- avant qu’il ne devienne nocif.

Thomas Savage