Publié le 14 avril 2011

Aurélie Ducert

59 commentaire(s)


Dans les rues, àla télévision, parfois même au travail, on ne pouvait pas y échapper : c’était carnaval ou Fastnacht comme on dit en allemand. Événement important de l’année, le carnaval en Allemagne demeure encore une véritable tradition. Du Jeudi des femmes jusqu’au Mercredi des Cendres en passant par le Lundi des roses, la dernière semaine de la saison carnavalesque a battu son plein une fois de plus.

Les associations, les mayençais et autres touristes voyaient se concrétiser une campagne qui avait été lancée, comme toujours, le 11 novembre à 11h11 avec la lecture des 11 lois de Fastnacht qui rappellent l’état d’esprit que doivent avoir les « fous » que l’on devient une fois déguisé, que ces derniers sont égaux (plus de différence sociale), et qu’il s’agit avant tout de faire la fête, mais tout en respectant ses semblables !

Fastnacht : tout un programme

Cette semaine de fête commence avec le Weiberfestnacht, le jeudi avant le Mercredi des cendres. Les femmes doivent couper les cravates des hommes, symbole du pouvoir masculin. Les jours suivants, des bals sont organisés par les associations. Les cafés, les bars, voire même les salles des mairies s’habillent des couleurs de Fastnacht. Enfin, arrive le Lundi des roses qui est le point culminant de la semaine. Fastnacht touche officiellement à sa fin le fameux Mercredi des Cendres, et rappelle ainsi les origines religieuses de la fête.

Une tradition ancrée depuis plus de 170 ans

Si carnaval prend divers noms ou formes selon l’époque ou encore le pays concerné, le Fastnacht tel qu’on le connaît aujourd’hui dans la vallée du Rhin remonte à un peu plus de 170 ans. En effet, la plus vieille association carnavalesque à Mayence, les Ranzengarde, a été fondée en 1837. La ville de Mayence était à l’époque occupée par les troupes napoléoniennes. Il s’agissait alors de se moquer de ce pouvoir militaire afin de peut-être mieux y résister. C’est pourquoi de nombreuses associations portent dans leur nom le mot « garde ». Aujourd’hui encore, le Fastnacht de la région rhénane est connu pour ses chars politiques (politische Motivwagen). Le Lundi des roses, sommet de la semaine, donne lieu à un défilé de chars évoquant ici quelques scandales, là, la situation de certains partis en périodes électorales, ou encore l’absurdité de quelques décisions politiques.

Une fête avant tout

Fastnacht reste avant tout l’occasion de se retrouver et de faire la fête ensemble. Le Fastnacht de Mayence réunit tout au long de l’année plus de 70 associations qui animent différents quartiers. Elles permettent à une population de se retrouver au cours de séances ou de bals carnavalesques, afin de tout simplement rire, bien boire et bien manger. La ville résonne des chansons incontournables de la fête, chacun en connaît au moins les refrains. Certes, c’est excessif, mais rien d’étonnant, c’est carnaval : il faut faire bombance afin de mieux commencer Carême !

Les symboles de Fastnacht :

-  « Helau ! » est le cri de ralliement à Mayence ! Ne le scandez pas à Köln (Cologne), capitale par excellence de carnaval et concurrente de la ville de Mayence.

-  Le chiffre 11, « Elf » : à la question, pourquoi le chiffre 11, différentes propositions sont avancées dont ma préférée est que le mot « Elf » serait l’abréviation de la devise française : « égalité, liberté, fraternité ».

-  Les couleurs : là encore, il est possible d’y voir un lien avec le drapeau français dont les couleurs sont inversées, car pour carnaval, tous les rôles sont inversés. Quant à la couleur jaune, elle soulignerait le lien avec la religion chrétienne.

-  Le fou, « der Narr » : sous la coiffe du fou, nous sommes libres de tout dire ! Le fou n’était-il pas le seul à pouvoir se moquer du seigneur ?

Aurélie Ducert

Plus d’infos

-  Site, en allemand, sur le carnaval de Mayence