Publié le 11 février 2011

Laurette Bouysse

69 commentaire(s)


Du 17 janvier au 11 février, la troupe de Gwenaë l Morin a choisi le Théâtre Universitaire comme quartier général. Pendant un mois, le Théâtre permanent a envahi le TU avec ses ateliers participatifs le matin, ses tribunes le midi, les répétitions l’après-midi et les représentations le soir. Durant leur pause déjeuner, trois acteurs Barbara Jung, Renaud Béchet et Ulysse Pujo, ont accepté de nous faire partager leur expérience.

Tout a commencé à Aubervilliers. Pendant l’année 2009, la troupe de G. Morin a monté cinq pièces : « On en montait une nouvelle tous les deux mois. On jouait 24 jours par mois. On montait une nouvelle pièce pendant qu’on jouait l’ancienne. »

Un rythme à tenir

Ces acteurs travaillent avec Gwenaël Morin depuis longtemps, ce sont tous des professionnels. Le matin, ils proposaient des ateliers au public et répétaient ainsi leur personnage avec les volontaires : « Cela donnait la possibilité aux gens de s’essayer au théâtre, de libérer une énergie, de se libérer en jouant, de trouver un temps d’expression. Et puis cela leur offre une expérience. » Les ateliers finis, ils se mettaient aux répétitions des spectacles et le soir ils jouaient. A l’invitation du TU, c’est cette expérience particulière et exigeante qu’ils revivent pendant un mois à Nantes. Ces artistes ont beau aimer ce mode de fonctionnement, ils ne feraient pas ça tous les ans : « C’est fatigant, c’est un rythme à tenir. » Ce qu’ils aiment, c’est le principe du théâtre permanent, et notamment « la gratuité, le théâtre permanent c’est tout un contexte. » A la différence de Nantes, les représentations étaient gratuites à Aubervilliers.

Un théâtre en perpétuelle évolution

« Aux premières représentations, le spectacle est loin d’être abouti. » Le principe de ce mode de fonctionnement, c’est qu’ils jouent les pièces alors qu’elles n’ont pas été finalisées en répétition : « Il y a toujours des zones d’ombres, mais il faut assumer ces moments là. » Pour eux, « c’est là que l’on affirme son engagement, c’est tout un processus. » Le spectacle n’est pas alors une simple représentation, c’est un produit qui n’est pas fini, qui est destiné à être amélioré, grâce à l’interaction avec le public. A Aubervilliers, certains spectateurs venaient à toutes les représentations, de la première à la dernière. Ils les accompagnaient. Le spectacle est donc toujours en évolution : « On se sert de ce qui est sorti des travaux pratiques pour faire de nouvelles propositions. Le spectacle est alors le sous-ensemble d’un théâtre. C’est un travail plus large. C’est tout un ensemble, un travail relié. Cela crée une dynamique de rencontres. » Pour ces acteurs, le théâtre permanent « c’est une façon de travailler qui est riche en rencontres et cela nous prouve que nous avons une importante capacité de travail. » Le théâtre permanent est une expérience très particulière mais : « Ce n’est pas la nouvelle façon de jouer du théâtre, c’est juste différent. »

Laurette Bouysse

Site du TU de Nantes

Site des laboratoires d’Aubervilliers