Publié le 23 avril 2005

Charlotte Houang


Si Incubus a fait pleurer les minettes l’année passée, les Black Bomb A ont eux ravagé la salle et donné du cachet au plateau metal. Jamais le palais d’Auron n’est passé si près de l’implosion.

Après un plateau plutôt mou du genou en 2004 (Enhancer et Incubus), le Printemps a cette année programmé deux machines de guerre pour la soirée metal : Gojira et Black Bomb A. Un an après la sortie du rouleau compresseur Speech Of Freedom, les six fous furieux du nord de la France font le point sur un an de tournée : « Pour nous, c’est un peu une nouvelle histoire qui commence, explique Arnaud, l’un des deux chanteurs. Un an après l’arrivée de l’album dans les bacs, on vient de mettre un pied à l’étranger. On a fait une quinzaine de concerts en Autriche, en Suisse et en Allemagne. » Si Black Bomb A s’est pour l’instant cantonné à des tournées françaises, cette escapade extra-muros pourrait revoir le jour très bientôt. Poun, l’autre chanteur : « Notre agent bosse actuellement sur une tournée européenne. L’étranger nous attire depuis longtemps, surtout parce qu’on chante en anglais. On a vraiment envie de se donner les moyens de s’exporter, en Allemagne par exemple ».

Le hardcore metal de Black Bomb A a-t-il plus d’avenir au pays de Rammstein qu’en France ? « L’Allemagne est un pays plus rock, assure Poun. Dans les boîtes de nuit allemandes, tout le monde danse sur du rock ou du metal. On ne verra jamais ça en France. Les réactions ne sont pas les mêmes. » Celle du public du palais d’Auron a été unanime hier soir. Les deux frontmen de Black Bomb A et leurs voix diaboliquement complémentaires ont dégoupillé un set violent mais archi maîtrisé. Look At The Point et Double sont devenus des hymnes au pogo qui font déjà pâlir d’envie nos gentils Pleymo nationaux.

Mario Raulin