Publié le 25 mars 2010

Verena Schneider

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Chaque année, les « Rencontres de Sophie  » sont accompagnées d’un « ABéCédaire  » philosophique : 26 mini-conférences de 20 minutes, traitant chacune d’un sujet qui commence par l’une des 26 lettres de l’alphabet. En 2010, par exemple, c’était C comme citoyen, E comme échange ou I comme insularité. Chaque conférence se fait en lien avec la thématique principale de cet événement philosophique : « les autres  ». Illustration avec la lettre T comme Tabou.

La lettre T a permis d’aborder le thème du « Tabou », présenté par Jérôme Guibourgé,. Son approche s’est faite en comparant le tabou avec l’humour : les deux, dit-il, demandent la participation de l’autre. Il détaille qu’un tabou désigne un échange potentiel réellement interdit ; pour cela, il est impératif d’avoir une situation de communication.

J. Guibourgé définit le tabou comme la « conjonction d’une non-expression ». Le tabou, c’est ce que les profanes ne peuvent pas toucher, voir ou dire. La motivation derrière celui-ci est constituée d’une crainte ou bien d’une pudeur. Le tabou - qui peut, par exemple, concerner une maladie ou porter sur une partie du corps - intervient d’habitude à trois niveaux :

-  au niveau de la communication en l’empêchant
-  au niveau des comportements en les bloquant
-  au niveau des valeurs en les interdisant

Pour contrer la rétention du tabou, le philosophe évoque « la divulgation de l’humour » afin de transgresser l’interdit d’expression représenté par le tabou. Pour autant, avoue-t-il, l’humour n’est pas la négation du tabou.

L’exposé de J. Guibourgé était enchâssé dans un véritable marathon philosophique qui s’est terminé le dimanche 7 mars à 18h avec la lettre Z comme Zamiatine. Cet auteur russe, qui a écrit le roman de contre-utopie « Nous autres » en 1926, a marqué la fin de l’ABéCédaire des Rencontres de Sophie : 26 mini-discussions sur des sujets variés, représentant chacune une approche particulière du thème philosophique de « l’autre ».


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