Publié le 20 avril 2005

Manon Hericher


Parce qu’une paire de Nike ne suffit pas àfaire de toi un « hip-hopper  »...

Si “Joe De La Star” a pu un jour “niquer sa mère”, cela ne signifie pas que l’inceste fait partie d’un des préceptes de base de la culture Hip Hop, mais simplement qu’une certaine frange du rap s’éloigne des valeurs fédératrices du mouvement hip hop en crachant sur tout ce qui bouge, mais sans jamais rien proposer... « Y’a une frange du rap qui est hip hop : celle qui revendique, qui critique des choses, mais qui propose des solutions alternatives en retour ; et puis il y en a une autre qui ne fait que critiquer et qui s’invente une vie... j’entends par là que quand on va voir des groupes et qu’on a l’impression qu’ils vivent dans le Bronx, je pense que là, il y a un réel dérapage », confirme Nicolas Reverdito, organisateur du Festival HipOpsession.

Loin de cet idéal, le mouvement Hip Hop est né en plein cœur du Bronx au milieu des années 70. Il était un moyen de canaliser la violence engendrée par les gangs de New York pour la transformer en une énergie positive et constructive. Passée de la rue, là où elle est née, aux grandes scènes nationales et aux festivals qui lui sont aujourd’hui consacrés, cette forme d’expression artistique en constante évolution, veut se nourrir d’un optimisme positiviste pour toujours rester fidèle à son idée de départ : Hip : être à la cool, Hop : danser avec l’idée de compétition.

Aujourd’hui, bien plus qu’une musique ou qu’une danse, le hip hop est devenu un état d’esprit, une manière d’être et de vivre : « C’est une culture, une façon de penser, d’envisager la société ». « La difficulté à ce jour c’est qu’on n’arrive plus trop à distinguer ce qui est hip hop de ce qui ne l’est pas. C’est difficile de faire le tri. Aujourd’hui on est en train de se structurer pour dépasser les problèmes d’ego et les problèmes individuels et faire en sorte que le hip hop soit vraiment reconnu et qu’il puisse avoir la même résonance et des soutiens équivalents à ceux d’autres pratiques artistiques ».

Pour faire un état des lieux, haut en couleurs, du hip hop à l’heure actuelle, le festival HipOpsession se déroule jusqu’au dimanche 24 avril sur Nantes et Angers. « Quand je suis arrivé à Nantes, après avoir organisé plusieurs festivals hip hop dans d’autres villes de France, j’avais envie de m’investir dans ce mouvement et tout se qui gravite autour. L’an dernier le festival « Break Up » a fait ressortir l’émergence d’un besoin, d’une envie des acteurs et des artistes de voir se développer le hip hop, donc c’est comme ça qu’est venue l’idée du festival HipOpsession », explique Nicolas. « Aujourd’hui, y’a une envie importante de reconnaissance. Les “hip-hoppers” en ont marre d’être dans l’underground. Même si ça fait partie de l’esprit hip hop, quand on y est depuis 10 ou 15 ans, y’a forcément une envie de changer, de s’organiser, de s’éduquer : de comprendre les institutionnels... Mais le grand débat et la grande complexité c’est de trouver comment le faire sans trahir l’esprit originel du mouvement... », conclue-t-il.

Mix, concerts, battle de danse, expositions... avec des têtes d’affiche à vous couper le souffle et des nouveaux talents prometteurs à découvrir sans tarder...

Manon HERICHER.

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