Publié le 4 septembre 2009

Timothée Blit

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Ils jouent un flamenco décapant, musclé par leur culture du hard-rock. Rodrigo y Gabriela rencontrent un succès mondial grâce à leurs guitares, et rien d’autre.

Photo : James Grassick

Deux guitares électro-acoustiques et un tempo décapant. Il n’en fallait pas plus à Rodrigo y Gabriela pour galvaniser le public du festival Les 3 Eléphants, le 24 juillet dernier. Dans leurs étuis, quelques morceaux de flamenco. Pas de chant, pas d’effets visuels, aucun mise en scène. Le duo mexicain ne compte que sur la musique pour gagner le cœur des auditeurs. Et quelle musique. A la rythmique, Gabriela Quintero ponctue son jeu d’ardentes percussions sur la caisse très amplifiée de sa guitare. Rodrigo Sanchez se charge des improvisations et accentue ses vertiges mélodiques par une pédale wah-wah. Pour comprendre comment Rodrigo y Gabriela insufflent autant d’énergie à une musique traditionnelle un peu poussiéreuse, il suffit d’observer la tracklist de leur prochain album, 11 :11, qui sort le 7 septembre sur le label Rubyworks. On y trouve des reprises de Paco De Lucia et d’Astor Piazzolla (grands compositeurs et musiciens de flamenco et de tango), des titres inspirés par Jimi Hendrix, Carlos Santana, Pink Floyd… Les deux guitaristes ont également musclé leur jeu au sein du groupe de heavy metal mexicain Tierra Acida. Et ont acquis leur popularité avec des reprises de Led Zepplin ou de Metallica. Leur prochain album a été mixé par Colin Richardson, qui a travaillé pour Slipknot et Trivium. Avec un demi-million d’exemplaires vendus de leur dernier album, le succès de Rodrigo y Gabriela prouve que des musiciens peuvent encore réussir en étant « juste » musiciens.