Publié le 6 juin 2009

Romain Ledroit

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Sébastien Schuller, orfèvre pop reconnu, annonce la sortie tant attendue de son deuxième album, Evenfall, après l’enivrant Hapiness. Weeping Willow avait marquée les esprits àsa sortie, Schuller conjuguant les grandioses envolées du diptyque Kid A/Amnesiac àune intimité dépouillée et laconique. Son nouveau projet a su se faire attendre, la date de sortie étant décalée àmaintes reprises. C’est donc avec un bouillonnement certain que l’on écoute les premiers instants de cette nouvelle aventure avec Schuller.

Hapiness avait été enregistrée sous la pluie parisienne, celle de Montmartre, au creux d’un minuscule appartement. Tout cela paraît désormais si loin, c’est un tourbillon qui ouvre l’album, avec Morning Mist. Un piano marqué, et la voix de Schuller envole pour ouvrir à de larges horizons Evenfall. Aérien et éclairci, c’est un voyage sans limites (apparentes), au parcours jonché de mélodies synthétiques, où la mélancolie (chrysalide) d’Hapiness a vu naître une liberté et une voix, physiques. Elle emporte et éloigne le rapport aux chansons, si bien que les formes s’allongent avec l’album (les deux morceaux de conclusion sont aux alentours de six minutes).

Les formes et les certitudes s’éloignent, comme sur New York Battle. Seule, Midnight annonce aussi bien la fin de cette album qu’un retour aux sources d’Hapiness. Calibrée, rythmée, on croit revoir Sleeping Song et même Weeping Willow. Ce deuxième album est une merveille, confirmant le talent de Schuller. On pensera au récent projet solo Riceboy Sleeps, de Jón Þór Birgisson (chanteur de Sigùr Ros) au Ten Duets de Peter Broderick. Sébastien Schuller a grandi et, libéré de ces mélancolies du premier album, donne à voir une nouvelle figure, un nouveau visage. Non plus la bande-son d’une douce pluie d’automne, mais le fourmillement d’un printemps renaissant, sur fond de soleil crépusculaire.

Mention spéciale à la magnifique pochette, réalisée par Agnès Montgomery.

Romain Ledroit

-  Sébastien Schuller, Evenfall, Le Village Vert, 2009.

Pour en savoir plus :
-  Site officiel de Sébastien Schuller
-  Page Myspace