Publié le 1er mars 2009

Eloise Trouvat

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La beauté de l’art ne réside-t-elle pas dans son utilité ? Batlik, auteur, compositeur et interprète, exposait ses doutes quant son utilité artistique dans son deuxième album avec un titre, Utilité, où un musicien “victime du mot et des sens” était craintif face àl’utilité de son art. Il revient arpenter les scènes avec un cinquième opus intitulé En Mâchant Bien. Une réalisation originale où il propose un live reprenant 19 titres de ses quatre premiers albums. Un live bien trempé où l’artiste ne mâche pas ses mots.

Batlik écume les salles de province depuis plusieurs années maintenant. Des prestations prestigieuses sur des scènes renommées telles celles des Francofolies ou du Printemps de Bourges. Musicien solitaire et en marge, il a créé son propre label, À Brûle Pourpoint. La solution de l’auto-production pour cet artiste dont les textes oscillent entre la mélancolie et la souffrance a ses limites. Dans Le Nouveau Producteur, il explique ce choix particulier en dénonçant le producteur d’aujourd’hui, son fanatisme de l’argent et son incapacité à prendre des risques. Malgré un public fidèle, Batlik et son refus de signer avec les majors du disque mériterait une meilleure reconnaissance dans le paysage de la chanson française, souvent monochrome. Les airs syncopés, le texte concis, le jeu de guitare intimiste, Batlik réunit les ingrédients d’une musique séduisante par sa sincérité, qui conte avec émotion les “petits instants qui passent et qui meurent”.