Publié le 13 février 2009

Sophie Pécaud

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Cela fait déjàplusieurs mois que Bloom, application pour l’iPhone et l’iPod touch d’Apple, est disponible sur l’App Store d’iTunes. Mais voilà, coincée qu’elle est entre un énième métronome électronique et l’application dédiée d’NRJ, nous l’avions manquée, jusqu’àce qu’un œil plus aiguisé que le nôtre nous le signale. Imaginée par le compositeur et producteur anglais Brian Eno, pionnier de l’ambient (Ambient 1. Music for Airports, 1977), associé au musicien et programmateur Peter Chilvers, Bloom est “en partie un instrument, en partie une composition, et en partie une œuvre d’art”. Loin de se contenter des tentatives plus ou moins anecdotiques de leurs prédécesseurs, qui se sont le plus souvent efforcés d’adapter des instruments traditionnels aux capacités, forcément limitées, de l’iPhone, Brian Eno et Peter Chilvers ont pris le parti de créer un “instrument” àpart entière, spécialement imaginé pour tirer parti des fonctionnalités propres de la machine àla pomme. “Une machine àmusique sans fin, une boîte àmusique pour le XXIe siècle”, selon les mots du compositeur anglais.

Au commencement, un fond pastel, et un paisible bourdonnement. Par tapotements successifs sur différents endroits de l’écran, le bourdon initial s’enrichit de nouvelles sonorités, et des boucles se forment ; une pièce est lancée, qui continue d’évoluer graduellement même lorsque que les tapotements cessent. Corrélativement, le fond d’abord monochrome se pique de bulles colorées, qui apparaissent et disparaissent successivement, en un kaléidoscope évocateur. La musique comme l’image restent simples, mais la “touche” d’Eno est bien présente, et donne un caractère particulier à cette application qui, si elle n’est pas révolutionnaire, sort des sentiers battus.