Publié le 17 mars 2005

Marion Mélaye


Lors de la cérémonie d’ouverture de la 15ème édition du Festival du Cinéma Espagnol, Cécile Menanteau, Directrice du Katorza et Pilar Martinez-Vasseur, Directrice du Festival ont eu quelques mots pour rappeler les tragiques attentats du 11 mars 2004... Sur cette note, la soirée se poursuivit sous le signe de la joie mais aussi du travail de mémoire.

Cette année le festival du cinéma espagnol de Nantes est là pour que "l’Espagne sorte de ses manuels scolaires poussiéreux pour venir dans l’Europe". Serait-ce un festival pour hispanophiles ? Pas seulement ! Et pourtant... la petite équipe installée près de l’écran n’est autre qu’une équipe de sous-titrage de Valence et le petit monsieur brun nommé Francisco : le conseiller culturel de la région autonome d’Extrémadure, région à l’honneur cette année ! La région d’Extrémadure profite du festival pour promouvoir avec beau discours et spot touristique à l’appui une contrée méconnue d’Espagne. Et du côté du public... des Espagnols ? Non des Européens dirons-nous !

La grande messe du cinéma espagnol

Un vif remerciement comme il se doit lors de telles cérémonies fut porté aux collectivités locales, à leur soutien financier et leur politique de décentralisation. Car la place occupée par ce Festival est désormais importante ! Il a en effet pris de l’ampleur non seulement dans la ville de Nantes en région Pays de la Loire mais en Europe également, avec une coopération franco espagnole indéniable tout au long de l’année.

Yannick Guin, adjoint à la culture de Nantes parle alors d’une "civilisation du doute ; un doute méthodologique avec son heurt de valeurs... Ce festival approfondit ce doute, ces interrogations..." Son intervention mit aussi en avant la production cinématographique, l’art, la culture et l’histoire d’une région "réellement attachante et authentique", laquelle sera à l’honneur ce samedi 19 mars.

"Laissez-vous conquérir par l’Extrrrémadurrre !", une voix faite de "r" roulés. C’est au conseiller à la culture de cette "comunidad autonoma" - et ce en langue française - de prendre la parole. Entre tradition et modernité, M. le Conseiller évoqua une note d’histoire, pas très glorieuse cependant, avec la colonisation de l’Amérique latine ou les chemins de Saint-Jacques de Compostelle puis cinématographique avec l’hommage à Bunuel et son oeuvre : "Une terre sans pain" . Enfin cette promotion de l’Extrémadure se conclua par quelques propos sur les avancées technologiques de sa région : le SoftWare libre. Etions-nous encore dans une salle de cinéma ? Telle est la question...

Le défilé des officiels laisse enfin place à l’actrice Maria Barranco ("Mujeres al borde de una crise de nervios", "Atun y chocolate"...), présente pour la 3ème fois à Nantes. Elle introduit le déroulement du festival ("Opera prima", "être jeune en Espagne", "la fenêtre basque : hommage à Alex de la Iglesia et à Pedro Olea", "table ronde sur le terrorisme au Pays basque et "prix Jules Verne").

Hommage rendu à une grande actrice

Ana Belén, invitée spéciale de cette 15ème édition, nous parle du film d’ouverture, un film "modeste, une comédie sur les sentiments", où elle joue Hortensia, une femme un peu froide, un peu paumée dans ses sentiments. La philosophie du film est la vie, ses opportunités et petits bonheurs. Et puisque le mythe du prince charmant ("azul") n’existe pas ne vivez plus la vie comme "une grande frustration, elle vaut la peine d’être vécue !" lâche Ana Belen, avant d’entammer la chansonnette. Après une absence de 7 ans sur les écrans, celle ci s’est lancée dans une carrière de chanteuse populaire.

Alors même si, ce soir, vous n’avez pas pu profiter de la belle voix de cette actrice et de son improvisation d’un poème cubain juste avant la projection du film de Manuel Gomez Pereira, ne loupez pas : "Ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue", jeudi 17 mars à 16h.

Marion MÉLAYE