« Bizarre, vous avez dit bizarre ...  »
"...Comme c’est bizarre !" Voici le leitmotiv de la 11e édition du festival Britannique, qui s’est déroulé à Nantes du 6 au 12 Décembre. Des films de genres très variés ont été présentés au public, du drame social à la comédie so british en passant par le film d’horreur.
Les deux organisatrices du festival, Marie Le Goff et Agnès Blandeau, professeurs d’anglais à l’université de Nantes, ont choisi ce thème du bizarre en référence au célèbre film Drôle de drame de Marcel Carné.
Afin de faire découvrir au public nantais la culture britannique qui leur est chère et de casser les préjugés que peut connaître le cinéma anglais, elles ont décidé de présenter une palette très large d’œuvres filmiques. Sans pour autant oublier les comédies so british, qui font la notoriété de ce cinéma, le public a pu découvrir, voire redécouvrir, des genres bien différents : le merveilleux, l’épouvante, ou encore le drame social.
Magic Flute, magic moment.
La semaine de célébration britannique a commencé sur le ton du merveilleux en présentant, dès la soirée d’ouverture, la magnifique adaptation de La Flûte enchantée, de Kenneth Branagh. Situé pendant la première guerre mondiale, ce film est une métaphore du conflit franco-allemand. L’amour de deux jeunes gens est mis à rude épreuve par les parents de Pamina, l’héroïne, qui se déclarent une guerre sans merci pour l’attachement de leur enfant. Le destin de nations entières se retrouve entre les mains de Tamino et Pamina qui devront surmonter d’interminables épreuves pour faire triompher l’Amour.
Kenneth Branagh a su mélanger avec brio l'essence même de l'opéra de Mozart avec des effets spéciaux très pointus.
Kenneth Branagh a su mélanger avec brio l’essence même de l’opéra de Mozart avec des effets spéciaux très pointus. La Flûte enchantée est donc une adaptation haute en couleurs et très actuelle d’une œuvre qui restera intemporelle.
Infinite justice ou la justice sans limite.
Le jeudi 7 décembre, les cinéphiles nantais ont pu assister à la projection, en avant-première, de Infinite Justice de Jamil Delhavi. Ce film dramatique, basé sur l’histoire vraie du journaliste américain Daniel Pearl, assassiné en Irak, retrace le parcours de deux hommes foncièrement différents. Le premier, Arnold Silvermann, reporter juif américain, cherche à connaître le financement du groupe terroriste Al-Quaida à la suite de la mort de sa sœur, le 11 Septembre 2001. Le second, Kamal, anglo-pakistanais faisant ses études à Londres, intègre ce groupe terroriste afin de faire entendre la voix des musulmans. Au cours d’une enquête journalistique semée d’embûches, ces deux hommes vont se rencontrer et tisser des liens particuliers.
C’est à la suite de la retransmission des images de l’assassinat du journaliste Daniel Pearl que Jamil Delhavi a eu un déclic. Il avait le profond désir de réaliser un film sur ce sujet qui puisse provoquer un débat, étant donné ses origines pakistanaises et sa confession musulmane. Dans Infinite Justice, le réalisateur montre avec exactitude la difficulté de se prononcer sur un sujet aussi délicat que le conflit entre l’Irak et les Etats-Unis. Il est important de saluer la prestation impressionnante de Kevin Collins dans le rôle d’Arnold Silvermann.
Cashback ou l’humour anglais qui rencontre le romantisme à la française.
La comédie loufoque de Sean Ellis Cashback, a été présentée au public le lundi 11 décembre. A la suite d’une rupture avec sa petite amie, Ben Willis, jeune étudiant des Beaux-arts décide de prendre un emploi dans le supermarché du coin pour cause d’insomnie. C’est dans ce lieu, entouré des autres employés complètement déjantés, qu’il commence à suspendre le temps pour admirer la beauté féminine. Mais c’est surtout pour Sharon, sa collègue caissière, que Ben aura une fascination sans limite. Suspendant le temps à chaque fois qu’il le peut, il réalisera des œuvres d’une beauté infinie prenant pour modèle cette jeune femme qui le subjugue.
Cet acte qui aurait pu paraître obscène devient ici une des plus belles choses qui existent au monde.
Sean Ellis nous fait ressentir ici de surprenantes sensations. Aussi drôle que touchante, cette comédie montre avec sincérité, subtilité et romantisme la fascination d’un homme pour le corps féminin. Cet acte qui aurait pu paraître obscène devient ici une des plus belles choses qui existent au monde. Sans tomber dans la mièvrerie, ce film parle de l’amour avec un grand A, qui peut aider à réaliser ses rêves. Il ne faut pas oublier de parler de l’humour décalé et tordant du scénario qui met parfois ses personnages dans des situations complètement improbables mais hilarantes. Tous les acteurs qui jouent dans ce film sont pleins d’humour, de sensibilité et de tendresse. Grand moment !
Ces trois films ne sont qu’un échantillon de la série d’œuvres dites « bizarres » présentées lors de cette 11e édition du festival britannique de Nantes. Semaine riche en rebondissements en en découvertes !
Céline Quéro
Bloc-Notes
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